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Ukraine : le pont de Kertch, infrastructure essentielle de la Russie vers la Crimée, à nouveau dans le viseur de Kiev

Des drones pour frapper l’ennemi en profondeur : face à la stagnation du front, la tactique choisie par Kiev pour causer des dégâts à l’effort de guerre russe a l’avantage d’être économe en vies et en équipements ukrainiens. Les raids lancés par l’Ukraine sont de plus en plus spectaculaires, touchant désormais des zones éloignées du front comme la troisième plus grande raffinerie russe ainsi qu’une usine de drones le 2 avril au Tatarstan.

Même si l’attaque n’a pas causé de dégâts catastrophiques, la capacité de l’Ukraine à frapper à 1 300 kilomètres de ses frontières est remarquable. Le camp russe, de son côté, adopte cette tactique depuis des années, lançant des salves de missiles et de drones dans toute l’Ukraine pour détruire ses infrastructures.

Le plus long pont d’Europe, tout un symbole

Mais au-delà des attaques contre des raffineries allant de Saint-Pétersbourg au Tatarstan ou des frappes contre des bases aériennes russes, une cible retient l’attention des Ukrainiens : le pont de Kertch, qui relie la Crimée au reste de la Russie par-dessus la mer d’Azov. . Avant l’invasion à grande échelle de 2022, c’était la seule infrastructure permettant à Moscou de rejoindre par voie terrestre la péninsule annexée en 2014. Le pont est donc une infrastructure vitale pour la Russie, et permet de réapprovisionner ou de renforcer la Crimée, même dans le en cas d’éventuelle reconquête par l’Ukraine de ses régions situées au bord de la mer d’Azov.

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Ukraine – Russie : les avions militaires de la guerre

Le pont le plus long d’Europe, avec ses 18 kilomètres environ, a déjà été attaqué à deux reprises, en octobre 2022 et juillet 2023, via un camion piégé puis des drones navals. Les deux opérations ont endommagé la structure sans la détruire, interrompant la circulation pendant les réparations. Sa destruction serait cependant « inévitable » finalement, selon des membres de la Direction générale des renseignements du ministère ukrainien de la Défense (HUR) interrogés par le Guardian.

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Les effets sur la logistique russe et sur le moral des Ukrainiens de la destruction d’un pont symbolisant le rattachement de la Crimée à la Russie en font une cible privilégiée. Une question, la plus importante, reste sur toutes les lèvres : l’Ukraine est-elle capable d’une telle opération, après deux échecs ?

Missiles ou drones pour détruire le pont

Comme le résume le Guardian, la protection anti-aérienne autour du pont est nombreuse, en plus d’un « navire cible», qui servirait à attirer des missiles guidés pointés sur le pont. Ce qui n’empêche pas la préparation d’une attaque ukrainienne : « nNous le ferons au premier semestre 2024« , indique l’un des membres du HUR. Selon ce dernier, le chef du HUR Kyrylo Budanov a les moyens de réussir à détruire le pont.

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L’Ukraine a déjà remporté des victoires navales retentissantes en mer Noire, parvenant à couler de nombreux navires russes et à les éloigner de la base de Sébastopol. Une nouvelle attaque par drone naval pourrait donc à nouveau causer des dégâts importants au pont.

Mais Kiev cherche désormais à se procurer un autre outil : les missiles allemands à longue portée Taurus, qu’Olaf Scholz refuse de fournir à l’Ukraine. Ils permettraient de détruire plus efficacement les infrastructures. C’est justement cette utilisation potentielle qui pousse Berlin à refuser une livraison au profit de Kiev, par crainte d’une escalade : une discussion entre deux officiers allemands interceptés par les services de renseignement russes nous apprend que selon eux, 10 à 20 missiles pourraient détruire le pont.

Mais face au blocage sur le front terrestre, Kiev et Moscou multiplient les opérations dans tous les domaines, du cyberterrorisme aux raids sur les navires. D’où l’intérêt croissant d’une telle attaque pour l’Ukraine, afin de débloquer l’équilibre des forces actuellement à son encontre sur le champ de bataille.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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