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le dirigeant Ramzan Kadyrov est-il à l’article de la mort ?

Au pouvoir depuis 2007, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov est considéré comme malade. Le fidèle allié de Vladimir Poutine serait en très mauvaise posture à 47 ans et la propagande peine à faire taire les rumeurs d’un prochain remplaçant.

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Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov avec Vladimir Poutine, à Moscou le jeudi 9 septembre 2023. (KREMLIN POOL/MAXPPP)

C’est sans aucun doute l’un des secrets les mieux gardés de cette république de la Fédération de Russie. Un sujet qui donne régulièrement lieu aux rumeurs les plus folles et qui est revenu sur le devant de la scène cette dernière semaine d’avril, grâce à une longue enquête de Novaïa Gazeta.

Les médias d’investigation russes rapportent que l’homme fort tchétchène vit depuis cinq ans avec une nécrose pancréatique, une maladie grave qui l’envoie au moins deux fois par an dans un hôpital de Moscou. Il déclare qu’en outre, depuis 2022, il souffre d’une maladie incurable. Sans « aucun espoir de guérison ». En gros, à 47 ans, Ramzan Kadyrov, le meilleur allié de Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 17 ans, serait aux portes de la mort.

Vidéos de propagande

Son absence lors du discours à la nation de Vladimir Poutine le 29 février a été remarquée et a relancé les spéculations. Ce jour-là, l’ensemble de l’élite politique, militaire et économique russe faisait bonne figure autour du chef du Kremlin.

L’intéressé cherche donc à prouver le contraire. D’autant que le culte de la personnalité est l’un des marqueurs de sa gouvernance.

Pour prouver que tout va bien, son service de presse publie d’abord une vidéo lundi 21 avril sur les réseaux où on le voit présider une réunion très formelle. Voix de robot, corps et visage complètement figés, on ne peut pas dire que derrière sa barbe Kadyrov respire la santé. Autour de la table, les participants se tiennent raides comme des tiges, un mélange de peur et de consternation dans le regard.

La dynastie Kadyrov

Deuxième tentative : cette fois le leader tchétchène est dans une salle de fitness, vêtu d’un survêtement bleu flambant neuf. Il fait ses étirements et soulève des poids sur un banc de musculation. Cela n’a pas l’air facile, mais au moins il bouge : « La journée bien remplie s’est terminée par de l’entraînement et de la positivité. L’activité physique améliore non seulement votre corps, mais aussi votre humeur. Les cours du soir sont un excellent moyen de se détendre et de se ressourcer. »» a encore déclaré Kadyrov souriant sur les réseaux sociaux. La propagande fait bien son travail.

En Tchétchénie, région historiquement instable, Vladimir Poutine a besoin de s’appuyer sur une figure forte et loyale pour maintenir son autorité et se porter garant de l’unité nationale. Le chef du Kremlin a d’abord utilisé le père, Akhmad Kadyrov, puis le fils Ramzan, qui a fini par envoyer en prison – ou au cimetière – ce qui restait des opposants politiques.

Sa disparition pourrait ouvrir une brèche aux voix contestataires. Mais Moscou, empêtré dans la guerre en Ukraine, n’a aucune envie de devoir se lancer dans un second champ, ne serait-ce que pour défendre son influence. Plusieurs noms circulent déjà pour la succession de Ramzan Kadyrov. L’un d’eux pourrait simplement garder le siège au chaud, jusqu’à ce que le fils aîné de Ramzan, 18 ans, soit assez vieux pour lui succéder.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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