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des espions russes auraient utilisé des armes à micro-ondes contre les diplomates américains

Huit ans plus tard, une enquête menée par le média d’investigation « The Insider », en collaboration avec « 60 Minutes » et « Der Spiegel », a recueilli des témoignages et des preuves démontrant l’implication de Moscou. Des agents russes du renseignement militaire du Kremlin, unité spéciale 29 155, auraient utilisé une « arme à énergie dirigée ».

Unité spéciale russe

Plusieurs supérieurs de cette unité ont reçu des prix et des promotions pour leurs travaux sur le développement d’« armes acoustiques non létales », terme utilisé dans la littérature scientifique militaire russe pour décrire à la fois le son et les fréquences radio.

« Ces agents russes et d’autres agents attachés à l’unité 29155, voyageant sous couverture, ont été géolocalisés dans des endroits à travers le monde juste avant ou au moment des incidents sanitaires anormaux signalés », écrit « The Insider ».

L’unité 29155 est chargée des opérations à l’étranger et s’est déjà retrouvée au centre de plusieurs affaires, notamment accusée de tentative d’empoisonnement de l’ancien espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni en 2018. « Leur champ d’action est mondial pour la conduite d’attentats meurtriers. opérations et actes de sabotage », a déclaré à The Insider un ancien haut responsable de la CIA, l’agence de renseignement américaine.

Une centaine d’Américains visés

Washington s’est toujours abstenu de considérer cette vague de « symptômes » comme une attaque et d’en imputer la responsabilité à Cuba ou à une autre puissance étrangère. L’année dernière, un rapport américain jugeait encore « très improbable » qu’un tiers soit à l’origine des mystérieuses lésions cérébrales subies par une centaine d’agents au total. Des diplomates, mais aussi des officiers de la CIA ou des agents du FBI, ainsi que des scientifiques. Un ancien colonel américain, Greg Edgreen, chargé de l’enquête sur le « syndrome de La Havane » pour le Pentagone, est vite devenu méfiant. « Toutes les personnes ciblées étaient liées à la Russie. »

L’autre révélation de cette enquête concerne le début des attaques présumées. Le syndrome de La Havane a été révélé, par son ampleur, au grand public en 2016. Mais en 2014, un employé américain du consulat de Francfort, en Allemagne, a été hospitalisé après avoir perdu connaissance suite à un traumatisme crânien, sans choc préalable. C’était quelques mois après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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