Dans l’Ohio, un Afro-Américain meurt étouffé sous le genou d’un policier, quatre ans après George Floyd

Capture vidéo de la police de l’Ohio

Dans l’Ohio, un Afro-Américain étouffé sous le genou d’un policier, quatre ans après George Floyd (Photo de Franck Tyson lors de son interpellation qui lui a coûté la vie)

ÉTATS-UNIS – L’histoire se répète encore une fois. Un Afro-Américain est mort étouffé sous le genou d’un policier lors d’une arrestation brutale dans l’État de l’Ohio. Si le décès a eu lieu le 18 avril, la plupart des médias anglophones n’en parlent que ces derniers jours, notamment à la lumière des vidéo de l’interpellation filmée par la police. Une histoire qui fait forcément écho à la mort de George Floyd en 2020, dans les mêmes conditions.

Comme expliqué HuffPost États-Unis, Franck Tyson, 53 ans, récemment sorti de prison, était en liberté conditionnelle ; il était soupçonné d’être impliqué dans un accident de la route. Le 18 avril, dans sa voiture, il heurte et arrache un poteau électrique avant de s’arrêter sur le bord de la route pour courir et se réfugier dans un bar d’anciens combattants. La police l’a trouvé là, très agité.

Six minutes pour se rendre compte de la mort de Franck Tyson

 » Ils essaient de me tuer », a-t-il notamment crié en renversant un tabouret, tandis que des clients tentaient de le calmer. S’ensuit alors une arrestation musclée. Franck Tyson est saisi par les agents avant d’être mis à terre et immobilisé. Un peu plus d’une minute après le début de la bagarre, un policier lui a enfoncé le genou dans le dos, tandis qu’un autre le menottait.

 » Je ne peux pas respirer, je ne peux pas respirer », répète-t-il alors à plusieurs reprises.  » Tu vas bien. Fermez-la », a répondu l’un des officiers. L’homme reste alors immobile, face contre terre, pendant que les agents interagissent avec les clients du bar. Au bout de six minutes, un des policiers finit par lui reparler pour lui demander s’il s’est calmé. Sauf que Franck Tyson ne répond pas.

L’agent prend alors son pouls et commence à lui faire un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des médecins, environ 10 minutes plus tard. En vain, puisqu’il a finalement été constaté mort à l’hôpital une heure après son arrestation.

 » Je ne peux pas respirer « les mots de la lutte

Les deux agents impliqués, Beau Schoenegge et Camden Burch, ont été mis en congé administratif, a indiqué le ministère. L’affaire a été confiée au Bureau of Criminal Investigation (BCI) du procureur général de l’Ohio pour qu’il mène une enquête indépendante sur le décès.

« Je voudrais exprimer ma plus profonde sympathie aux proches de M. Tysona déclaré le chef de la police de canton, John Gabbard. Sur la base de mon expérience, je suis convaincu que la BCI procédera à un examen très approfondi. »

 » Je ne peux pas respirer « . Avant de perdre connaissance et de mourir, George Floyd, également un homme noir d’une quarantaine d’années, avait prononcé ces mots à plusieurs reprises en suppliant le policier blanc qui était resté agenouillé sur son cou pendant près de neuf minutes. Il a été condamné à 22 ans et demi de prison pour meurtre. Avant lui en 2014, les mêmes paroles déchirantes d’Eric Garner, un noir américain mort asphyxié lors de son interpellation par la police à New York, en juillet 2014. Ces paroles sont depuis devenues un hymne contre les violences policières et les bavures envers les personnes noires. aux Etats-Unis.

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