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Femme tuée dans un hôtel à Saint-Jean-de-Luz : ce que l’on sait de ce « drame » en trois actes

«C’est un drame à plusieurs niveaux» commence ce dimanche, lors d’une conférence de presse au tribunal judiciaire de Bayonne, le procureur de la République Jérôme Bourrier, à propos du délit découvert vendredi dans une chambre d’hôtel à Saint-Jean-de-Luz.

Il décrit la « forme de marginalité, de précarité » dans laquelle le couple formait depuis 2013 la victime, 33 ans, et l’accusé, 37 ans, installés sur la côte basque depuis plusieurs années.

« On ne sait pas grand chose de cette jeune femme », confie le magistrat. De nationalité française, mais née en Allemagne où réside sa mère, elle était plutôt « isolée sur le territoire » précise-t-il, indiquant que la trentenaire se livrait à la prostitution.

« Fuite en avant » et « paranoïa »

Le couple vivait à Bidart mais, depuis quelques temps, avait quitté son domicile pour vivre « de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel » souligne le procureur, évoquant une « dérive depuis janvier ».

« Il s’est senti suivi, traqué par un…

«C’est un drame à plusieurs niveaux» commence ce dimanche, lors d’une conférence de presse au tribunal judiciaire de Bayonne, le procureur de la République Jérôme Bourrier, à propos du délit découvert vendredi dans une chambre d’hôtel à Saint-Jean-de-Luz.

Il décrit la « forme de marginalité, de précarité » dans laquelle le couple formait depuis 2013 la victime, 33 ans, et l’accusé, 37 ans, installés sur la côte basque depuis plusieurs années.

« On ne sait pas grand chose de cette jeune femme », confie le magistrat. De nationalité française, mais née en Allemagne où réside sa mère, elle était plutôt « isolée sur le territoire » précise-t-il, indiquant que la trentenaire se livrait à la prostitution.

« Fuite en avant » et « paranoïa »

Le couple vivait à Bidart mais, depuis quelques temps, avait quitté son domicile pour vivre « de chambre d’hôtel en chambre d’hôtel » souligne le procureur, évoquant une « dérive depuis janvier ».

« Il s’est senti suivi, pourchassé par un ancien client ou par des trafiquants de drogue, la mafia belge », des individus « mystérieux » dont les enquêteurs du service interministériel de police judiciaire (SIPJ) n’ont trouvé aucune trace.

Mais c’est dans ce contexte particulier de « fuite en avant » sur fond de « paranoïa » qu’a eu lieu le crime dont la « sauvagerie » souligne le procureur.

Blessure à la tête en janvier

Il s’agit du troisième et dernier acte d’une série qui a débuté le 25 janvier. Ce jour-là, la jeune femme se présente au commissariat de Saint-Jean-de-Luz avec une blessure à la tête. Deux jours d’ITT (incapacité totale de travail) lui sont notifiés. « Elle avait indiqué avoir été frappée à coups de hache par un individu » explique Jérôme Bourrier.

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Son compagnon, qui s’était présenté entre-temps à la gare de Biarritz, a été placé en garde à vue. Mais cette dernière est disculpée par la victime qui finit par expliquer qu’elle « s’était infligée les coups ». Elle aurait également tenté de sauter d’une voiture en marche.

« Les blessures étaient compatibles avec le récit de la victime, les constatations n’excluaient pas un acte auto-agressif » indique le procureur qui assure que ce couple « n’avait subi aucun acte de violence conjugale » auparavant.

Défenestration à Ciboure le 14 avril

Cette première procédure a fait l’objet d’un non-lieu et l’expertise psychiatrique du compagnon « n’a pas recommandé » de mesures d’hospitalisation sans consentement.

Le deuxième acte s’est produit le 14 avril, à Ciboure, où la jeune femme est tombée du cinquième étage d’un hôtel. Elle a été transportée à l’hôpital dans un état grave. Son pronostic vital est compromis.

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Présent sur les lieux, le conjoint a été une nouvelle fois placé en garde à vue, cette fois-ci « pour tentative d’homicide ». Il explique « qu’il a vu sa compagne sauter par la fenêtre ».

L’enquête de quartier n’a fait état d’aucun cri ni bruit de dispute. Dans la salle, « aucune trace de lutte » n’a été constatée. « Les éléments collectés sont ténus », précise Jérôme Bourrier.

Elle avait mis son compagnon « hors de toute responsabilité »

« Les constatations médico-légales excluent l’hypothèse d’un accident mais ne militent pas en faveur de l’intervention d’un tiers », ajoute-t-il, conscient de l’importance de ce deuxième épisode au vu des suites tragiques. événements.

Auditionnée le 23 avril, la jeune femme « disculpe une nouvelle fois catégoriquement son compagnon » insiste le magistrat. Il sait bien que dans les cas de violences conjugales, les victimes « protègent » parfois les accusés. Cela n’empêche pas les poursuites, a-t-il ajouté, « mais nous avons encore besoin de preuves établissant les faits ».

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« Nous ne sommes pas en mesure, aujourd’hui encore, de dire si les faits antérieurs sont de sa faute », ajoute Jérôme Bourrier.

Mais il révèle que le 3 mai, dans la chambre d’hôtel où s’est déroulé le dernier acte, la police a trouvé un violentomètre (un outil d’auto-évaluation qui permet d’identifier les victimes de violences conjugales) qui avait été rempli. Dès le tout premier épisode, la jeune femme a été orientée vers une association d’aide aux victimes, constate-t-il.

Victime ligotée, crâne fracassé

Ce vendredi, dans ce petit hôtel proche de la gare de Saint-Jean-de-Luz, les policiers ont été appelés sur place à 13 heures par le suspect. Il aurait fait état « d’une bagarre avec sa compagne », évoquant « quelques blessures ». Le même jour, le couple avait prévu de quitter la côte basque pour la région parisienne.

L’homme, décrit par l’hôtelier comme « parfaitement calme », attend sur place les policiers. Mais la scène que va découvrir la police est qualifiée de « sauvagerie », avec « du sang partout dans la pièce, jusqu’au plafond ».

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« Elle était allongée nue sur le ventre, les mains et les pieds attachés », décrit le procureur. La victime présentait « une fracture osseuse de tout le crâne », une « fracture mandibulaire », une « blessure au coude », détaille le magistrat, évoquant également un possible viol. Un « marteau » enveloppé « dans une serviette de bain » se trouvait à proximité de la victime.

L’autopsie du corps, prévue lundi après-midi, devrait apporter plus d’informations.

Elle s’était enfuie de l’hôpital

Deux jours plus tôt, le 1er mai, la jeune femme avait quitté l’hôpital de Bayonne sans prévenir et était depuis inscrite au fichier des personnes recherchées.

Le recours à la vidéosurveillance a confirmé qu’elle avait quitté l’établissement sans contrainte et qu’elle avait rejoint son compagnon « toute seule ». Le couple s’est présenté le jour même à l’hôtel où le corps de la victime a été retrouvé.

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Lors de ses auditions, le compagnon aurait indiqué que le couple était séparé depuis trois semaines. Mais ses déclarations comporteraient « un certain nombre d’éléments en contradiction avec les constatations » précise Jérôme Bourrier.

L’homme mettra dans un premier temps en avant « un jeu sexuel de domination », pour en expliquer notamment les contraintes. Des cravates qu’elle aurait confectionnées elle-même selon lui, ce qui ne cadre pas avec les constatations : « Les nœuds étaient situés à l’arrière des poignets et des chevilles ».

Frapper avec un marteau

L’accusé avait alors fait état d’une « panique », déclarant « avoir entendu un monstre rire ». Il a ensuite « saisi le marteau pour se défendre » et « frappé jusqu’à ce que le bruit cesse ». Concernant certaines blessures, comme une fracture de la mâchoire, la justice considère « d’autres coups portés en amont » avec les poings.

L’accusé, qui avait vérifié la présence de micros dans la chambre d’hôtel, aurait exprimé son sentiment d’être « suivi depuis des années », une situation qu’« il a voulu dénoncer à la DGSE » glisse le procureur.

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Une nouvelle expertise psychiatrique a été ordonnée pour vérifier son état au moment des faits et ainsi déterminer sa responsabilité pénale. Mais Jérôme Bourrier note que l’homme « a pris soin de téléphoner à sa mère » et « a tenté de nettoyer les traces de sang ».

L’examen réalisé en janvier n’a pas révélé de troubles particuliers, ni cette forme de « paranoïa » qui semble animer celui qui est le seul à détenir la clé de cette terrible et sordide affaire.

Le compagnon mis en examen pour assassinat

Très peu d’informations ont été fournies sur l’accusé, un « Français né en Algérie » installé au Pays basque depuis plusieurs années. Le procureur Jérôme Bourrier a évoqué un « lourd passé criminel » (19 casiers) comprenant des faits de « vol, drogue, extorsion avec enlèvement mais pas de violences conjugales ». Une « procédure judiciaire qui s’est terminée en 2013 », précise le magistrat, date à laquelle il a rencontré la victime. Son comportement en garde à vue est qualifié de « compliqué ». « Il a refusé tout prélèvement, tout examen médical », constate le procureur. Il n’est donc pas possible de savoir si ce dernier, un « gros consommateur de drogue », était ivre ou sous l’emprise de toxines au moment des faits. Le trentenaire a été mis en examen pour meurtre, la préméditation est envisagée à ce stade des investigations. Son placement en détention provisoire a été demandé. Les investigations se poursuivent désormais dans le cadre d’une information judiciaire.

Cammile Bussière

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