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Assurance chômage : la dernière des dernières d’Emmanuel Macron

Avec la nouvelle réforme de l’assurance chômage dévoilée ce dimanche, il y a fort à parier qu’Emmanuel Macron a bouclé un processus entamé dès son élection, de manière modérée et plutôt pro-chômeurs, pour aboutir à une nationalisation qui ne dit pas son nom. de l’Unédic.

Sans rencontrer d’ailleurs aucune opposition majeure, hormis celle des syndicats, sans que ceux-ci puissent rien y faire. Pour comprendre comment on en est arrivé là, un petit rappel chronologique s’impose.

Promesses de campagne

La première réforme a eu lieu fin 2017, en application des promesses de campagne. On retrouve l’ouverture, sous conditions, des indemnisations aux démissionnaires et aux indépendants, et le début d’un bonus-malus sur la cotisation chômage patronale pour freiner le recours aux contrats courts (la cotisation salariale a été remplacée par la CSG au passage) .

Changement de ton en 2018. La loi Pénicaud impose aux partenaires sociaux que toute négociation d’un accord Unédic respecte un document-cadre dicté par Matignon qui fixe des objectifs financiers, une durée de négociation, et même une évolution des règles de rémunération.

Un an plus tard, constatant l’échec des syndicats et du patronat à trouver un accord, le gouvernement Philippe reprend le contrôle conformément à la loi. Durcissement des conditions d’obtention des indemnisations, réduction de l’allocation, dégressivité pour les hauts revenus et bonus-malus pour de bon : la potion est acceptée, retardée pour cause de Covid, mais dure.

Nouveau tour de vis

Fin 2022, deuxième mandat d’Emmanuel Macron et nouveau tour de vis. La durée d’indemnisation est réduite d’un quart, selon le principe désormais légal de « contracyclicité » (règles plus incitatives lorsque l’emploi est abondant, plus généreuses autrement). Au passage, le gouvernement draine l’Unédic (devenue excédentaire grâce aux réformes, il est vrai), au grand désarroi des partenaires sociaux, abasourdis.

Dernier acte, enfin, de cette saga avec le décret de carence qui sera publié fin juin, là encore suite à l’incapacité des partenaires sociaux à transformer leur accord de novembre 2023. Conditions d’affiliation encore durcies, secteur senior réduit, nouveau seuil d’adhésion. contracyclicité… ce nouveau corpus de règles de rémunération devrait s’appliquer pendant trois ans. Jusqu’à la fin du quinquennat.

Tandis que ses détracteurs dénoncent la réforme comme étant de trop, Gabriel Attal défend au contraire l’ultime réforme qui manquait. Celui qui met l’assurance chômage française aux normes européennes. Qu’il s’agisse ou non de l’ultime pièce d’une feuille de route établie dès le départ, peu importe : sauf crise économique majeure qui l’obligerait à faire marche arrière, aux yeux de l’exécutif, le dossier de l’assurance-chômage est désormais bouclé.

Quatre leviers encore à actionner

Puisque parvenir au plein emploi reste l’objectif cardinal de son dernier quinquennat, Emmanuel Macron et ses ministres ne pourront plus se cacher derrière « l’excuse » de règles de rémunération trop généreuses pour expliquer pourquoi tant d’employeurs peinent à recruter. . De quel acte.

Maintien des seniors dans leur emploi, accompagnement des jeunes, mobilité ou encore logement : pour achever d’éradiquer le chômage de masse, quatre leviers structurants (au moins) restent à actionner. Rendez-vous à l’automne. Députés et sénateurs se disputeront sur la grande loi promise par le chef de l’Etat destinée à marquer l’acte II – et final – de la réforme du marché du travail.

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Cammile Bussière

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