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le chef de gang Jimmy «Barbecue» Chérizier se dit prêt à dialoguer

Lors d’un entretien avec la chaîne britannique Sky News, Jimmy Chérizier, chef d’une coalition de groupes et gangs armés en Haïti, s’est dit prêt au dialogue. Alors que les gangs sèment la terreur dans le pays depuis des mois et ont obtenu le départ du Premier ministre Ariel Henry, c’est la première fois que celui qui se dit « Barbecue » suggère une telle possibilité.

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Mitrailleuse en bandoulière entouré d’hommes armés et masqués… Jimmy Chérizier, raconte « Barbecue », se déroule dans cette interview de Sky News un argument bien rodé. Mais pour la première fois, l’ancien policier qui se présente comme un révolutionnaire se dit ouvert à la négociation : « Nous sommes pour le dialogue. Mais la classe politique haïtienne ne veut pas dialoguer.»

« Tout ce qu’elle veut, c’est préserver le système actuel »s’exclame-t-il. « Nous sommes prêts à étudier toutes les solutions pour autant que tous les Haïtiens aient leur mot à dire. Nous sommes prêts à discuter avec tout le monde car nous ne sommes pas fiers de ce qui se passe dans le pays. Mais les armes ne se tairont que le moment venu. Et tant que nous n’aurons pas une place à la table des négociations, le pays ne connaîtra pas la paix. « , il a dit.

Une table à laquelle ne doivent pas s’asseoir les membres du conseil présidentiel de transition, précise Jimmy Chérizier. Depuis la démission du Premier ministre Ariel Henry le 11 mars, un conseil présidentiel de transition est effectivement en place à Haïti. Il est notamment chargé de nommer un nouveau Premier ministre et a promis, dans son premier communiqué, de restaurer « ordre public et démocratique « .

Non à la force multinationale

Au sujet de la force multinationale dirigée par le Kenyalà encore, Jimmy Chérizier a affiché un « Non » catégoriquement. «  Si des policiers ou des militaires kenyans viennent ici, je les considérerai comme des agresseurs, des envahisseurs. Il est hors de question que nous collaborions avec des envahisseurs qui veulent nous priver de notre indépendance. « , Dit l’homme.

Le chef de gang, qui apparaît comme un défenseur des pauvres, affirme que la solution doit venir du peuple haïtien. En attendant, il continuera à semer le chaos dans son pays. Pour Jean-Marie Théodat, géographe à l’université Paris 1-Panthéon La Sorbonne, contacté par RFI, Jimmy Chérizier n’a absolument aucune intention de négocier avec qui que ce soit. «  Il utilise les codes d’une politique formelle. Il parle de dialogue, de lutte des classes, de paradis pour tous, etc. Alors qu’au fond, le vrai langage sur le plan pratique de M. Chérizier est la violence aveugle, le crime et le viol. Et ce qu’il nous demande aujourd’hui, c’est tout simplement l’impunité. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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