Divertissement

“Tu ne vas pas sortir comme ça ?” »

Nadia Daam et sa fille, à Paris, le 12 décembre 2023.

L’enfant, de Nadia Daam, paru en mars chez Grasset (176 pages, 17 euros), commence par une cabane. Une cabane improvisée sur un canapé-lit dans laquelle elle et sa fille restent en attendant que le chagrin passe, après la mort du père de la jeune fille, dont Nadia Daam était séparée. « Le gamin et moi ne sommes pas une famille ni même un foyer, nous sommes un petit miracle de l’ébénisterie, un tabouret dont le troisième pied s’est détaché et qui tient toujours debout. » Cette mort est le point de départ du livre – la fin de l’innocence, le début de l’adolescence, le moment où une mère découvre « l’immensité de son impuissance ».

Co-auteur il y a une quinzaine d’années, avec Emma Defaud et Johana Sabroux, de De mauvaises mères. La vérité sur le premier bébé (Jacob-Duvernet, 2008), Petit livre amusant sur les mères indignes, la journaliste, qui écrit la chronique « Famille & Co » sur France Inter, a compris depuis que le concept n’avait rien de transgressif, qu’au contraire il fleurissait dans la publicité et les séries télévisées. Dans L’enfantelle explore l’ambivalence de cette posture libérée, cette façon de prétendre que l’on ne surveille pas ses enfants, que l’on n’oriente pas leurs choix tout en les pointant dans la bonne direction. « L’hésitation entre le projet de laisser nos enfants s’émanciper et le refus de les perdre de vue nous rend polyvalents et illisibles », admet-elle. A 45 ans, elle vit à Paris avec sa fille de 17 ans.

La première fois que tu t’es sentie comme une mère ?

J’ai un souvenir très clair du moment où j’ai quitté mon rendez-vous du premier trimestre. (de grossesse) avec la sage-femme, la tête pleine de recommandations – les interdictions du tabac, du poisson cru, de l’alcool, le fait qu’il faut prendre de l’acide folique… J’ai plein d’amis qui ont eu une mauvaise vie. J’ai beaucoup aimé, car c’est le moment où je me suis dit : tu n’es plus seul, ton comportement aura des conséquences pour quelqu’un d’autre que toi. Je me sentais, pour la première fois de ma vie, responsable. J’avais 26 ans et j’avais vraiment l’impression de réussir.

Avez-vous déjà pleuré devant votre fille ?

Les premières années, pas du tout. Je m’étais interdit de le faire. Peut-être que j’avais peur de la contrarier en étant vulnérable. J’ai trouvé un petit subterfuge en disant que c’était à cause de mes lentilles. Cela a duré jusqu’à une période où beaucoup de choses m’arrivaient en même temps – deuil, harcèlement. (soumis en ligne en 2017) …Il n’était plus possible de serrer les dents comme avant. Maintenant je pleure sans problème devant elle et parfois nous pleurons ensemble.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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