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sous le déluge des bombes russes, le village frontalier de Velyka Pysarivka devenu champ de ruines

Ce village situé à 5 km de la Russie a connu fin mars une pluie de bombardements. En dix jours, le centre de Velyka Pysarivka était réduit à néant.

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Victor devant un amas de ruines, après les bombardements russes sur le village ukrainien de Velyka Pysarivka.  (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

Dans l’est de l’Ukraine, à une centaine de kilomètres de la ligne de front, une autre guerre se livre : celle de la frontière et de l’usure des habitants. Après une série d’incursions sur le territoire russe, Moscou a bombardé il y a quelques jours Velyka Pysarivka, un village de 4 000 habitants situé tout près de la Russie, et l’a réduit en ruines. L’armée de Moscou a littéralement attaqué ce village situé dans la région de Soumy.

L'école du village n'a pas été épargnée par les bombes.  (AGATHE MAHUET – RADIO FRANCE)

C’est un tapis de décombres que l’on voit dans ce qui reste du couloir de l’école et sous les vitres brisées, dans la poussière, les photos des élèves. Un paysage de désolation. Dans le centre de Velyka Pysarivka, les Russes ont tout détruit fin mars et en seulement dix jours. « Plus de 500 frappes, un véritable déluge »dit Arthur, le chef de la police. « Ils ont utilisé toute la gamme de leurs armes, les missiles, les bombes planantes, c’était continu et d’une telle intensité »il se souvient.

« Même les soldats qui ont vu Bakhmut disent qu’ils n’ont jamais vécu une chose pareille. »

Arthur, le chef de la police

sur franceinfo

Photos de classe au milieu des décombres de l’école.  (AGATHE MAHUET – RADIO FRANCE)

Et en effet rien n’a résisté : ni l’école, ni l’hôpital, ni la bibliothèque. Le miracle, c’est qu’il n’y a pas eu de victimes. La police avait organisé l’évacuation dès les premières explosions. « Les Russes ne savent pas comment lutter honnêtement contre nos soldats. Alors ils attaquent les civils et les terrorisent. », juge Victor, 60 ans. Les bombes semblent être tombées sur sa maison. L’homme a l’air fatigué de ceux qui ont tout perdu. Les combles sont tombés dans son salon et les radiateurs ont été arrachés par l’explosion, tout a dû être refait. Pour lui c’est « un grand choc, et des larmes ».

La maison de Victor a été entièrement détruite.  (AGATHE MAHUET – RADIO FRANCE)

La frénésie des frappes a eu lieu juste après une série d’incursions, menées à la frontière par des combattants russes alliés de Kiev, mais Victor ignore ces explications, et soupire : « Ils nous ont pris pour cible, simplement parce que nous sommes Ukrainiens. Je dis à ces stupides Russes : ‘Vous avez vu où vous avez lancé votre bombe. Vous l’avez lancée sur des gens pacifiques.' ». Victor glisse que ses voisins russes ne le sont plus « frères » pendant très longtemps. « Ils ont tout gâché »Il regrette.

Un bus détruit au milieu du village de Velyka Pysarivka.  (AGATHE MAHUET – RADIO FRANCE)

Velyka Pysarivka comptait 4 000 habitants avant la guerre, il n’en reste plus que quelques centaines aujourd’hui. Seule lumière dans ce champ de ruines, les cigognes reviennent pour la saison. Ils atteignirent leur nid, au sommet de la haute cheminée, juste après l’arrêt des frappes.

Ukraine : le village frontalier de Velyka Pysarivka est devenu un champ de ruines. Reportage d’Agathe Mahuet.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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