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Les vies rêvées de Malika Sorel-Sutter, la dauphine identitaire de Jordan Bardella

Le président du Rassemblement national (RN), tête de liste pour les élections européennes, Jordan Bardella, aux côtés de Malika Sorel-Sutter, lors des « États généraux de l'immigration » organisés par le RN, le 26 mars 2024.

Depuis qu’elle a rejoint Jordan Bardella, Malika Sorel-Sutter, deuxième de la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, se dit victime de discrimination. Celui qui dénonçait encore et encore « préférence étrangère » – expression fétichiste de l’extrême droite identitaire depuis quarante ans – explique désormais à Monde étant la cible d’attaques en raison de ses origines maghrébines : « Il n’y a pas beaucoup d’enfants d’immigrés de ma stature. Ces attaques ciblent les enfants d’immigrés intégrés. Quand on vient de mon origine et qu’on sort de la case misérable, on ne mendie pas, on est discrédité, on est délégitimé parce qu’on détruit le schéma mental d’une partie de la presse. » De quelles attaques parle cette femme aux cheveux noirs, la Légion d’honneur épinglée au revers de sa veste ? De la révélation dans Le canard enchaîné des textes envoyés en janvier à Emmanuel Macron dans lesquels elle lui suggérait fortement de la nommer au ministère de l’Éducation nationale. Ici, elle est soupçonnée d’opportunisme politique.

Si l’on devait dresser un portrait composite de la recrue rêvée du RN en 2024, il aurait les traits de Malika Sorel-Sutter. Réputation d’intellectuel, associé à la droite républicaine, issu de l’immigration. Comme le décrit Jordan Bardella sur France 5 : « Un grand intellectuel français qui a servi la République pendant plusieurs années. Elle a servi Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, François Fillon, travaillé avec des gens qui, à gauche, venaient la consulter. » Le CV est flatteur. Si l’on en croit la quasi-totalité de la vingtaine de témoins interrogés par Le monde, il est aussi très embelli. Une tendance à l’exagération guidée, selon les versions, par « une conception messianique de son rôle », « un immense besoin de reconnaissance » Ou « une mythomanie ». « Ces gens sont terrifiés, ils ont peur pour leurs réseaux. Ils ne m’enlèveront pas ce que j’ai fait. »se défend Malika Sorel-Sutter.

Ses livres ne mentent pas, comme son discours depuis plus de quinze ans : Malika Sorel-Sutter a toujours récité le bréviaire de l’identité et porté les concepts clés de l’extrême droite. Soit il s’agit de « la malédiction du droit foncier »du progressiste «minorité des peuples autochtones»l’impossible intégration des populations non européennes, le lien entre immigration et insécurité, le soupçon de double allégeance, l’erreur fatale « culpabilité-repentir » ou une discrimination positive. Dans ses échanges avec Le mondeelle se révèle obsédée par la couleur de peau des Français, systématiquement partagée entre « de stock » et de l’immigration non européenne.

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Cammile Bussière

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