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Le troisième porte-avions chinois est sur le point de commencer ses essais en mer

Lancé en juin 2022, le CNS Fujian, troisième porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération (APL), a récemment quitté le chantier naval de Jiangnan, au nord de Shanghai, pour rejoindre l’embouchure du fleuve Yangtze, accompagné de remorqueurs. Ce mouvement fait suite aux tests de son système de propulsion le 21 avril.

Aussi, tout porte à croire que la première campagne d’essais de ce nouveau navire est sur le point de débuter. Certes plusieurs seront nécessaires avant son admission au service actif, d’autant qu’il présente plusieurs nouveautés par rapport aux deux autres qui l’ont précédé, à savoir le CNS Liaoning (anciennement Varyag) et le CNS Shandong.

D’un déplacement d’au moins 80 000 tonnes pour une longueur de 320 mètres, le CNS Fujian a été construit selon une configuration dite CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off But Arrested Recovery), c’est à dire qu’il est équipé de catapultes et de brins d’arrêt, comme les porte-avions français et américains. Pour l’aéronavale chinoise, ce changement est significatif puisque le poste de pilotage des CNS Liaoning et CNS Shandong est équipé d’un tremplin au lieu de catapultes.

La configuration CATOBAR permet plus de flexibilité et d’agilité dans les opérations aériennes. Le CNS Fujian pourra ainsi utiliser l’avion de surveillance aérienne KJ-600 ainsi que le chasseur-bombardier J-35, dérivé du FC-31 « Gyrfalcon ». Des maquettes de ces deux types d’avions ont été récemment photographiées sur le pont du navire.

De plus, comme les porte-avions américains de la classe Gerald Ford, le CNS Fujian est équipé d’au moins trois catapultes électromagnétiques (EMALS), comme le confirment les images des tests récents auxquels ils ont été soumis. Par rapport aux catapultes à vapeur, un tel dispositif présente plusieurs avantages, notamment des contraintes mécaniques moindres sur les avions, une maintenance plus aisée et une fréquence de lancements plus élevée.

Pour rappel, le principe de l’EMALS, dont le développement a donné du fil à retordre à l’US Navy, repose sur un moteur à induction électromagnétique linéaire (LIM)… qui consomme une quantité d’énergie importante en quelques secondes. D’où la nécessité d’utiliser des volants d’inertie, capables de stocker jusqu’à 100 mégajoules et d’être rechargés en moins d’une minute. Sur le porte-avions Gerald Ford, l’énergie nécessaire est fournie par ses deux puissantes chaufferies nucléaires… Cependant, le CNS Fujian dispose d’une propulsion conventionnelle…

Premier porte-avions entièrement construit en Chine, le CNS Shandong a débuté ses essais en mer en 2018. Mais ceux-ci ont donné lieu à des « ajustements » et son admission au service actif a été officialisée en décembre 2019, avec quelques mois de retard (et trente-deux mois après). son lancement). Aussi, l’objectif de mettre en service le CNS Fujian en 2025 semble très ambitieux.

Quoi qu’il en soit, en mars, le commissaire politique de la marine chinoise, l’amiral Yuan Huazhi, a confirmé qu’un quatrième porte-avions serait construit, sans préciser s’il serait doté d’une propulsion nucléaire.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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