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« Ryanair sera rapidement remplacé », le président de la CCI Bordeaux-Gironde réagit au départ de la compagnie aérienne

«  Ce départ n’était pas souhaité», reconnaît Patrick Seguin, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Bordeaux Gironde. La compagnie aérienne irlandaise a annoncé la semaine dernière qu’elle fermerait sa base aérienne de Bordeaux en novembre prochain après « l’échec des négociations avec l’aéroport de Bordeaux sur l’extension des services low-cost de Ryanair ». Cela entraînera la suppression de 40 lignes Ryanair à destination et en provenance de Bordeaux, ainsi que la suppression de plus de 90 emplois. La CCI est le deuxième actionnaire (derrière l’État) de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie Bordeaux Gironde.


Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Bordeaux Gironde.

Archives Laurent THEILLET/SO

 » Chantage « 

Patrick Seguin, son président, prend acte de ce départ, citant des « pratiques commerciales particulières » de l’entreprise irlandaise. « Cela fait six ans que nous sommes en conflit (sur le coût des prestations de l’aéroport de Bordeaux, NDLR). Le tribunal arbitral de Genève était chargé de gérer le conflit. Nous avons trouvé un accord qui a permis d’arrêter les poursuites judiciaires. » Les négociations sur les prix n’ont cependant pas abouti : « Il existe un tableau des prix. Ils ont dit oui, puis non, ils ont demandé une remise importante. Ils sont habitués au fait… Nous n’avons pas apprécié le chantage à l’emploi qui a été fait. Et je vous le dis, Ryanair sera vite remplacé. »

Une quarantaine d’entreprises sont en lice pour reprendre les services du groupe irlandais. « Nous œuvrons pour permettre aux salariés concernés de retrouver un emploi à Bordeaux. » Pas de panique du côté des CCI donc, d’autant que « l’objectif est de porter la proportion de branchements à bas prix à 50 % en 2027 (contre 70 % aujourd’hui, NDLR) ».

Piste sécante

Patrick Seguin en profite pour évoquer deux actualités aéroportuaires. Le bureau d’ingénierie indépendant Ingérop, basé à Mérignac, a été retenu pour piloter la rénovation de l’aéroport. Un investissement de 240 millions d’euros qui façonnera un tout nouvel aéroport d’ici 2027. Mais surtout des équipements simples qui réduiront sa consommation énergétique de 25 %. L’idée est d’augmenter l’impact environnemental de l’aéroport de 2000 tonnes équivalent CO2 par an à 900 tonnes en 2027.

Autre sujet, Patrick Seguin anime les réunions en cours dans la métropole dans le cadre de l’étude d’impact sur les nuisances sonores à l’aéroport, sur le maintien ou la suppression de la piste sécante. Patrick Seguin ne veut pas se mêler du débat. Il précise simplement que « techniquement, c’est possible ». Et il rappelle que cette décision appartient à l’Etat, seul décideur en la matière.

« Je ne suis pas favorable au métro »

«Je ne suis pas favorable au projet de métro», indique Patrick Seguin, qui précise s’exprimer à titre personnel. Et en tant que professionnel des travaux publics. Il alerte sur la nature du sous-sol bordelais : « Un ancien marais où étaient canalisées 14 jalles. Nous avons construit de grands collecteurs dans les années 1980 et nous devrons passer sous eux. Ils avaient coûté cinq fois plus cher que prévu. Je vous rappelle qu’un tunnelier est au fond de la Garonne pour un collecteur d’eaux usées qui ne verra pas le jour. Techniquement, tout est réalisable, mais à quel prix ? On risque d’endetter la Métropole pendant des décennies et on ne pourra plus rien faire d’autre. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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