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le premier fast-food du Vieux Port a débarqué sans faire de vague

C’était la semaine dernière et nous avons cligné des yeux en passant devant une nouvelle vitrine, récemment installée, quai Valin, à La Rochelle. Du bleu, du blanc, du rouge, tel un drapeau tricolore qui tranche avec le code couleur habituel des façades des immeubles du Vieux-Port. Franks Hot-Dog, une jeune chaîne de restauration française…

C’était la semaine dernière et nous avons cligné des yeux en passant devant une nouvelle vitrine, récemment installée, quai Valin, à La Rochelle. Du bleu, du blanc, du rouge, tel un drapeau tricolore qui tranche avec le code couleur habituel des façades des immeubles du Vieux-Port. Franks Hot-Dog, une jeune chaîne de restauration rapide française, est arrivée à La Rochelle. Le premier fast-food du Vieux-Port s’installe et on ne l’a pas vu venir. Ce sont de bonnes nouvelles. D’autant que sa mise en œuvre n’a provoqué aucune vague.

Car on s’en souvient, l’idée d’un fast-food dans ce quartier hautement historique a été refusée pendant des décennies. Depuis les années 1990, Michel Crépeau (maire de La Rochelle de 1971 à 1999) n’a jamais caché qu’il ne voulait pas entendre parler d’un McDonald’s en centre-ville. Au point qu’en 1994/1995, l’élu parvient à pousser le géant américain hors du secteur historique en lui donnant le feu vert pour les Minimes, un nouveau quartier d’affaires et étudiant actuellement en construction. Son successeur Maxime Bono a tenu la même ligne. En 2004, une autre enseigne de restauration rapide avait son dévolu sur le restaurant Chez Serge, au lendemain du décès de son chef étoilé, Cours des Dames. Nouvel échec pour les hamburgers.

Quartier étrange

Enfin en 2016, on se souvient du dernier tollé provoqué par la rumeur d’un établissement McDonald’s dans le Vieux-Port. Un dirigeant de l’enseigne avait rencontré certains élus pour retenter sa chance en centre-ville. Deux pétitions avaient été lancées par des internautes pour exprimer tout le mal qu’ils pensaient du projet. Et là encore, le géant américain avait jeté l’éponge.

Six ans plus tard, les hot-dogs font moins de bruit que les hamburgers. La chaîne, qui a ouvert une vingtaine d’adresses en moins de deux ans, s’offre un rez-de-chaussée discret mais idéalement situé. Ni la Ville, ni l’architecte des Bâtiments de France, qui n’a eu qu’à donner son feu vert à l’enseigne, n’ont eu leur mot à dire. L’étrange quartier à la façade noire et chic du « Pompon », bistrot gastronomique, saute évidemment aux yeux.

Meilleur contrôle

Un choc des cultures qui en dit aussi long sur l’évolution des centres-villes face aux effets pervers du tourisme de masse amplifié par les plateformes de location. « Il faut être vigilant pour ne pas transformer notre ville en station balnéaire », confirme Marie Nédellec, élue chargée des entreprises et qui s’apprête à présenter un nouveau plan guide, censé mieux contrôler l’occupation du domaine public, et les terrasses notamment, un levier rare pour les collectivités cherchant à freiner les appétits des géants de la restauration rapide à s’implanter dans les centres historiques.

Après Subway, rue Saint-Sauveur il y a quelques années, Big Fernand chez Gabut l’année dernière, la malbouffe gagne du terrain, répondant aussi à la baisse du pouvoir d’achat et du portefeuille des jeunes et des touristes. Car, avouons-le, il faut être de plus en plus riche pour déjeuner dans l’un des bons restaurants du Vieux-Port.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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