Près de six mois après avoir insulté Belkhir Belhaddad, le député RN de Moselle a été mis en examen, une procédure fréquente lorsque l’auteur des propos est identifié.
Le député RN de Moselle Laurent Jacobelli, visé par une plainte déposée en octobre par son homologue Renaissance Belkhir Belhaddad pour « injures et diffamation envers un député », a été mis en examen, a-t-il indiqué à l’AFP.
« C’est la procédure assez classique dans les cas de diffamation présumée, il y a systématiquement une mise en examen. Maintenant, nous sommes dans cette procédure, qui va nous permettre de tirer nos propres conclusions sur ce dossier », a déclaré Laurent Jacobelli, près de six mois après les invectives qu’il a lancées à son homologue en marge d’un déplacement ministériel à Hayange (Moselle).
Des propos « inexcusables et racistes »
Le député a été mis en examen vendredi par un juge d’instruction à l’issue « d’une audience classique », a-t-il indiqué, confirmant une information du Républicain Lorrain.
« Nous avons donné, avec mon avocat, notre version des faits, nous enverrons sûrement des conclusions complémentaires, et puis soit ce sera clos, soit cela ira plus loin », a poursuivi Laurent Jacobelli.
Belkhir Belhaddad avait porté plainte le jour même de l’altercation, le 13 octobre, lorsque Laurent Jacobelli l’avait insulté en marge d’une visite d’Olivier Véran, alors porte-parole du gouvernement, à Hayange.
« Face à ces propos inexcusables et racistes de Laurent Jacobelli », Belkhir Belhaddad avait porté plainte « pour que justice soit faite. Et cette décision, même si elle présume l’innocence du député, est pour moi un premier pas », a réagi le Député Renaissance à l’AFP.
« J’ai porté plainte pour un acte que je considère comme caractérisé, et un comportement comme celui de Laurent Jacobelli, pour moi, ne fait qu’alimenter les divisions au sein d’une société et contribue à l’escalade des tensions (…) on a bien vu que le le vernis s’est fissuré et la violence de l’extrême droite est toujours présente », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes là pour donner l’exemple »
Belkhir Belhaddad a également précisé avoir été entendu « longuement » il y a deux mois par le juge d’instruction. Il espère que « ce type de comportement ne pourra plus se reproduire, notamment de la part d’un représentant de la nation (…) nous sommes ici pour donner l’exemple ».
Le 13 octobre, une caméra du journal local capte les invectives : à voix basse, le député RN dit, parmi les journalistes et politiques locaux, au député Renaissance : « Restez poli, d’accord ? Je vais faire du désordre à votre place ».
Puis un peu plus tard : « Est-ce que Madame Leduc va bien, est-ce que le Hamas va bien ? », en référence à la députée de Moselle Charlotte Leduc, membre du groupe LFI, quelques jours après l’attaque du Hamas en Israël.
Belkhir Belhaddad a aussi été traité de « racaille » par Laurent Jacobelli.
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