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l’armée israélienne affirme avoir « déjoué » l’attaque aérienne sans précédent menée par Téhéran avec « 99 % des tirs » interceptés

« La fin de la guerre fantôme entre Israël et l’Iran », estime le chercheur Hamidreza Azizi

L’attaque sans précédent lancée samedi soir par l’Iran contre Israël à l’aide de drones et de missiles balistiques est une réponse aux frappes attribuées à l’Etat hébreu le 1er avril contre la section consulaire de l’ambassade. de l’Iran à Damas, la capitale syrienne, qui a fait sept morts parmi les Gardiens de la révolution iraniens, dont deux généraux. En fin de matinée, Téhéran avait déjà revendiqué la capture d’un navire commercial affrété par une société liée à un homme d’affaires israélien dans le détroit d’Ormuz.

Selon Hamidreza Azizi, chercheur à l’institut de recherche Stiftung Wissenschaft und Politik de Berlin, l’attaque iranienne va au-delà « réponse calculée » C’est ce que prédisaient certains observateurs, en raison de la réticence de l’Iran à provoquer une confrontation ouverte avec Israël et son allié américain. Nous assistons, estime-t-il, « la fin de la guerre fantôme entre Israël et l’Iran. Il n’y a plus de zone grise entre les deux camps. La seule question est de savoir jusqu’où ira cette nouvelle étape de confrontation… »

L’attaque de Damas était une  » message (d’Israël) que les anciennes règles d’engagement ne sont plus valables. Pour l’Iran, c’est un avertissement : la stratégie consistant à recourir à des complices n’a aucun effet dissuasif contre les attaques israéliennes. » L’Iran avait en effet maintenu jusqu’à présent une stratégie de « déni plausible » en laissant ses alliés à l’intérieur « l’axe de la résistance » − Le Hezbollah libanais, les milices irakiennes, les Houthis yéménites − attaquent l’État hébreu en soutien au Hamas palestinien dans la bande de Gaza.

L’attaque de Damas a placé l’Iran face à un dilemme stratégique : riposter au risque de provoquer une confrontation ouverte avec Israël ou de perdre son pouvoir de dissuasion.  » L’idée en Iran était que nous avions besoin d’une réponse ferme, au risque d’une guerre, sinon cela se produirait, de toute façon, dans quelques années.»poursuit l’expert.

Selon ce dernier, l’Iran a reporté sa réponse pour se préparer à différents scénarios. Les appels à la retenue, lancés notamment par le président américain Joe Biden, n’ont pas suffi. La mission diplomatique iranienne auprès des Nations Unies s’est toutefois déclarée prête à renoncer à toute réponse en échange d’une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’attaque contre sa représentation diplomatique.

Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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