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Est-il vrai que les États-Unis viennent de lever les sanctions contre les banques russes du secteur énergétique ? – Libération

L’affirmation, reprise sur les réseaux sociaux, a été relayée après la publication d’un décret pris lundi 29 avril… Qui n’est autre que le renouvellement d’anciennes directives.

Plusieurs posts publiés cette semaine sur les réseaux sociaux affirment, de manière surprenante, que les États-Unis viennent de lever les sanctions contre les banques russes dans le secteur de l’énergie jusqu’en novembre 2024. Le sujet a notamment été évoqué au micro d’André Bercoff sur Sud Radio jeudi 2 mai par Fabien. Bouglé, présenté comme un expert en politique énergétique.

Cette affirmation est en réalité inexacte, puisque ces sanctions relatives au secteur énergétique font l’objet d’une exemption temporaire – plusieurs fois renouvelée – depuis le début de la guerre russo-ukrainienne. Les États-Unis n’ont donc pas seulement levé les sanctions, mais ont simplement prolongé la dérogation en vigueur depuis plus de deux ans.

Fin février 2022, l’Office de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) a effectivement restreint l’accès de la Russie aux marchés financiers mondiaux, à travers des sanctions visant plusieurs institutions (Banque centrale russe, Fonds national russe, ministère des Finances, etc.). Une décision qui prolonge des mesures déjà prises mi-avril 2021 par le décret no. 14024 contre la Russie.

Une directive renouvelée cinq fois

La nouvelle directive de février 2022 interdisait notamment aux ressortissants américains toute transaction avec ces entités financières. Certaines dérogations étaient cependant prévues dans une autre directive, numérotée 8A, concernant notamment le domaine de l’énergie. L’exonération a depuis été renouvelée cinq fois – en avril, juin et décembre 2022, puis en octobre 2023, et donc le 29 avril 2024. Le département du Trésor affirme que ces exonérations ont été décidées afin de « prendre en compte les défis que les prix élevés de l’énergie posent aux citoyens moyens » aux Etats-Unis.

A noter que l’intervenant de l’émission Sud Radio qui présentait l’ordonnance américaine comme une nouveauté a depuis rectifié l’information à travers un message sur son compte (ex-Twitter).

L’erreur d’interprétation pourrait trouver son origine dans le tweet (supprimé depuis) d’un journaliste de Bloomberg, qui a publié un deuxième message de « clarification » dans lequel la notion de «renouvellement » est spécifié.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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