« Il y a encore un plafond de verre à franchir », estime l’historienne Mathilde Larrère

Malgré des lois efficaces sur la parité, l’historien constate que les hommes sont majoritairement choisis pour « être maire » ou à la tête des « communes ».

« Il y a encore un plafond de verre à franchir »déclare Mathilde Larrère, maître de conférences à l’université Gustave-Eiffel de Marne-la-Vallée (Ile-de-France), spécialisée dans la lutte des femmes à travers l’histoire sur franceinfo dimanche 21 avril, à l’occasion du 80e anniversaire de l’obtention du droit de vote et éligibilité des femmes en France.

« Il y a beaucoup à faire concernant la place des femmes dans la ville », poursuit-elle. Aujourd’hui, 20 % des femmes sont à la tête des mairies ou des départements. Alors que « les lois sur la parité ont permis, notamment pour les scrutins de liste, d’atteindre l’égalité »ce sont encore les hommes qui sont majoritairement choisis pour « être maire » ou en tête « agglomérations communautaires »observe l’historien.

« Aux dernières élections municipales, 80 % des députés des finances ou des travaux publics, responsabilités que nous considérons comme masculines, sont des hommes », explique Mathilde Larrère. Inversement, « 80 % d’adjoints au maire pour la petite enfance » sont des femmes. Ils sont donc toujours « affectés à des responsabilités politiques considérées comme correspondant à leur sexe ».

Près de 150 ans de lutte

Pour l’historien, obtenir le droit de vote est « le résultat de près de 150 ans de lutte continue » de femmes, comme Jeanne Deroin, première candidate aux élections législatives en France en 1848, malgré son inéligibilité. Elle a signé un « très belle profession de foi »selon Mathilde Larrère, dans laquelle la candidate estime qu’un « assemblée qui ne serait composée que d’hommes » ne peut pas « légiférer pour l’ensemble de la société ».