L’aristocrate Henri XIII, dit prince Reuss, magistrat et ancien membre du parti d’extrême droite AfD, ancien officier haut gradé de l’armée… Eux et six autres prévenus seront jugés en Allemagne, à partir du 21 mai, pour « participation à une organisation terroriste », a déclaré le tribunal de Francfort. Ils avaient simplement fomenté un coup d’État pour renverser le gouvernement allemand par la force.
C’est la principale procédure lancée par la justice contre ce réseau nourri de l’idéologie des Reichsbürger (citoyens du Reich), mouvement extrémiste contestant l’autorité de l’Etat allemand. Ses dirigeants projetaient d’envahir le Bundestag et de renverser le gouvernement. Le reste des 26 membres et partisans de cette tentative de putsch seront jugés à partir de fin avril à Stuttgart pour neuf d’entre eux, et à Munich à partir de juin pour les autres.
Une organisation quasi-gouvernementale
Le vaste raid contre cette cellule, le 7 décembre 2022, a choqué l’Allemagne, mettant en lumière les sources de la menace complotiste et d’extrême droite.
« Le but de ce réseau était d’éliminer par la force l’ordre public existant en Allemagne et de le remplacer par un nouveau », explique la décision du tribunal de Francfort.
Selon les enquêteurs, le groupuscule s’est structuré, fin juillet 2021, en une organisation quasi gouvernementale. Les membres avaient différentes responsabilités : « militaire », « intérieur », « santé », « affaires étrangères » et « justice » et organisaient des réunions régulières.
Descendant d’une lignée de l’État régional de Thuringe, Henri XIII est considéré comme le principal dirigeant. D’autres personnalités centrales sont Rüdiger v. P., ancien lieutenant-colonel de la Bundeswehr, et la magistrate Birgit Malsack-Winkemann, ancienne députée du parti d’extrême droite AfD entre 2017 et 2021.
