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« Entrée partielle » de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen : ce que ça change

La Roumanie et la Bulgarie sont devenues ce dimanche les 28e et 29e membres du vaste espace européen de libre circulation Schengen.
Toutefois, les frontières terrestres ne sont pas affectées et les contrôles sont maintenus sur les routes.
La faute en revient au veto de l’Autriche, seul pays réfractaire de l’UE par crainte d’un afflux de demandeurs d’asile en provenance de ces deux pays, les plus pauvres du bloc.

Après 13 ans d’attente, les voici enfin dans l’espace Schengen. La Roumanie et la Bulgarie sont officiellement entrées dans cette vaste zone de libre circulation à minuit, heure locale. Cette démarche a une forte valeur symbolique. « C’est un grand succès pour les deux pays » » a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. « Il s’agit d’un moment historique pour l’espace Schengen, le plus grand espace de libre circulation au monde. Ensemble, nous construisons une Europe plus forte et plus unie pour tous nos citoyens. »dit-elle.

Mais cette adhésion est partielle : elle est limitée aux aéroports et aux ports maritimes. Les frontières terrestres ne sont donc pas concernées. Sur les routes, les contrôles sont pour l’heure maintenus. Suivant ceci « première étape », la levée des contrôles dans les aéroports et les ports, « Une nouvelle décision devrait être prise par le Conseil de l’Union européenne pour fixer une date pour la levée des contrôles aux frontières terrestres intérieures »indiquait le Conseil de l’Union européenne en décembre 2023.

Colère des transporteurs routiers

La faute au veto de l’Autriche, seul pays réfractaire de l’UE par crainte d’un afflux de demandeurs d’asile. Les transporteurs routiers, les plus touchés par les contrôles aux frontières, ne décollent pas. L’attente dure « de 8h à 16h » à la frontière avec la Hongrie, « 20 à 30 heures avec la Bulgarie, avec des pointes à trois jours » dans les deux cas, a déploré dans un communiqué l’un des principaux syndicats roumains du secteur, déplorant «pertes financières » colossal.

Les patrons bulgares sont également mécontents. « Seulement 3% des marchandises bulgares sont transportées par voie aérienne et maritime, les 97% restants voyagent par voie terrestre »», déclare Vassil Velev, président de l’organisation BICA (Bulgarian Industrial Capital Association), interrogé par l’AFP. « Nous sommes donc à 3% dans Schengen et ne savons pas quand nous pourrons y adhérer complètement »se lamente-t-il.

Une hausse attendue du tourisme

A l’aéroport de la capitale roumaine, où la majorité des vols dessert l’espace Schengen, les équipes se sont employées toute la semaine à préparer cette petite révolution. Avec la promesse d’effectifs renforcés pour procéder à des contrôles inopinés, notamment sur les mineurs « afin d’éviter qu’ils ne deviennent la proie des réseaux de trafic d’êtres humains », selon le gouvernement. Les agents déployés seront également là pour « guider les passagers et identifier ceux qui en profiteraient pour quitter illégalement la Roumanie ».

La ministre roumaine de la Justice, Alina Gorghiu, est convaincue que cette normalisation attirera les investisseurs et bénéficiera à la prospérité du pays. « L’attractivité de la Roumanie est renforcée et, à long terme, cela favorisera une augmentation du tourisme », a-t-elle déclaré samedi lors d’une conférence. Pour enfin rejoindre, c’est « une question de dignité », note Stefan Popescu, expert en relations internationales basé à Bucarest. « Chaque Roumain, lorsqu’il adoptait une ligne différente des autres ressortissants européens, se sentait traité différemment. » a-t-il déclaré à l’AFP. La Bulgarie et la Roumanie se sont également engagées à appliquer pleinement le droit européen, qui prévoit que les demandes d’asile soient traitées dans le pays d’arrivée du migrant.

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Avec cette double entrée, Schengen, cette zone créée en 1985, au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, comptera désormais 29 membres : 25 des 27 États de l’Union européenne ainsi que leurs voisins associés Suisse, Liechtenstein, Norvège. et l’Islande.


JC avec l’AFP

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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