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En Italie, Giorgia Meloni poursuit ses opposants devant les tribunaux

La Première ministre italienne Giorgia Meloni à Bruxelles le 22 mars 2024.

Une nouvelle fois, un différend entre la présidente du conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, et une personnalité opposée à sa politique va être réglé devant les tribunaux. Mardi 16 avril, une audience préliminaire s’est tenue à Bari (Pouilles) dans le cadre d’une affaire concernant l’historien et philologue classique Luciano Canfora, 81 ans, déféré à la justice pour diffamation à l’égard de l’actuel chef de l’exécutif. Mmoi Meloni avait porté plainte contre l’universitaire de gauche alors qu’elle était encore dans l’opposition.

Si le procès doit débuter le 7 octobre, les faits en question remontent à avril 2022 lorsque M. Canfora, professeur émérite à l’université de Bari, a déclaré, lors d’une réunion dans un lycée de la même ville, que le président de le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia était considéré comme un « pauvre fille » Et un « folle dangereuse » avant de promettre un atlantisme sur le conflit ukrainien.

La conférence de M. Canfora était centrée sur la guerre en Ukraine et le chercheur avait dans la même phrase analysé les positions prises par M.moi Meloni en jugeant cela, « néo-nazi dans l’âme »elle avait naturellement « au même rang que les néo-nazis ukrainiens ». Quelques semaines après l’agression russe, les propos de l’universitaire, hostiles à l’envoi d’armes à Kiev, faisaient écho aux discours de propagande du Kremlin sur les motivations de l’invasion.

En attendant, Mmoi Meloni, héritière d’une histoire politique issue du fascisme, est arrivée au pouvoir et le procès qui l’oppose à Luciano Cafana est désormais considéré par les partisans de l’universitaire comme une menace pour la liberté d’expression. L’avocat de Mmoi Meloni, au moment de sa plainte, Andrea Delmastro, occupe aujourd’hui le poste de sous-secrétaire d’État à la justice.

« Exercice du droit de critique »

En quittant le tribunal de Bari et aux côtés d’un Luciano Canfora frêle et voûté, marchant à l’aide d’une canne et visiblement affaibli, l’avocat Michele Laforgia a présenté la position de la défense en reprenant les paroles de l’historien d’un « exercice du droit à la critique et notamment à la critique politique ». Interviewé lors d’une émission en ligne « Métropole » du quotidien La RépubliqueM. Canfora s’est pour sa part défendu en déclarant que les termes utilisés contre M.moi Meloni ne reflétait pas sa pensée, mais la façon dont elle était perçue par les autres auparavant. « sa conversion atlantiste » ne change pas son image et ne la transforme pas, aux yeux des mêmes personnes, en femme d’État.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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