Un atelier de fabrication de fausse monnaie, le plus important depuis dix ans en Europe, a été démantelé mercredi en Espagne.Il est fort probable que deux pièces en euros qu’il a fabriquées par centaines de milliers finiront en France.Les copies sont presque parfaites.
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Le 20 heures
À l’intérieur des paquets que vous voyez sur les images en haut de cet article, on pourrait imaginer voir de la cocaïne ou du cannabis. Et bien non. La police espagnole a découvert des milliers de fausses pièces de deux euros. Mercredi 24 avril, ils ont découvert le plus grand atelier de fabrication de fausse monnaie d’Europe : 30 000 fausses pièces ont été saisies ce jour-là dans un immeuble de Tolède, au sud de Madrid. Les faussaires avaient installé une usine clandestine. La police a notamment retrouvé des presses hydrauliques et des poinçons.
Des ressortissants chinois étaient à la tête du réseau. Dix personnes ont été arrêtées par les autorités.
Six ans d’enquête
« Ils déplaçaient constamment leurs machines d’un site à un autre. Ils ont produit la fausse monnaie, l’ont vendue puis ont disparu, avant de s’installer ailleurs. », explique José María Jiménez, chef du groupe opérationnel de la Brigade d’enquête de la Banque d’Espagne. Il a fallu six ans aux enquêteurs espagnols, aidés par Europol, pour retracer l’ensemble du réseau. Les faussaires vendaient chacune de ces pièces entre 60 centimes et un euro.
La copie était si bien réalisée que seul un aimant permet de distinguer la vraie pièce du faux, comme le montre notre rapport. Selon les enquêteurs espagnols, au cours des six dernières années, au moins 500 000 fausses pièces de deux euros ont quitté cette usine clandestine et circulent désormais en Europe. La probabilité qu’ils soient arrivés en France est donc grande.
Comment les repérer ?
« Il y a la couronne qui est constituée d’une petite rayure avec des petites étoiles, qui est très compliquée à reproduire. Les fausses pièces semblent beaucoup plus légères que les vraies pièces et on les sent vraiment dans la main. »explique Nicolas Dumont, directeur marketing et communication à La Monnaie de Paris.
Selon l’institution, moins d’un million de fausses pièces circulent dans l’Union européenne, contre sept milliards de pièces réelles.
