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Conflit canne : les efforts financiers de l’Etat, des collectivités et de Gardel pour une sortie de crise

Les interlocuteurs des planteurs de canne mobilisés se mettent en quatre, en vue d’une sortie rapide de la crise, tandis que les agriculteurs bloquent toujours l’accès à Jarry. Le collectif, qui réclame une augmentation de leur rémunération, étudie les propositions faites ce vendredi, lors d’une réunion à l’initiative des institutions publiques. En cas d’accord, la campagne sucrière pourra se dérouler sans entrave.

« Les vendanges pourraient reprendre dimanche. a conclu Wilhem Monrose, le Président du Kolèktif des Agriculteurs (KDA), ce vendredi 26 avril 2024, lors de la réunion organisée par les institutions publiques. Tout le monde espère trouver un terrain d’entente et mettre fin à la crise qui paralyse le secteur de la canne en Guadeloupe ; d’autant que la mobilisation des producteurs impacte l’économie locale et de nombreux Guadeloupéens.

Mais les propositions faites aujourd’hui doivent encore être mises par écrit, pour communication aux membres de l’association à l’origine du mécontentement et à leurs sympathisants. Ils décideront ensemble.

Les dirigeants des planteurs de canne à sucre ont fait le point auprès de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF). Un protocole d’accord de 12 articles a été rédigé. C’est ce document qui doit être soumis aux planteurs installés sur les barrages Jarry; ils communiquent actuellement par Whatsapp et par téléphone. Il y a une volonté de signer… mais certains désaccords persistent pour le moment.

Ils sont tous venus à l’espace régional Raizet : le préfet Xavier Lefort, le président de la Région Guadeloupe Ary Chalus, le vice-président du Département Blaise Mornal, le directeur de la sucrerie Gardel Nicolas Philippot, les représentants des planteurs de canne mobilisés et plusieurs experts.

Le nœud du problème réside dans le prix de la tonne de canne, qui dépend de la richesse saccharimétrique de la production. La tarification actuellement appliquée, selon les termes de la Convention Canne 2023-2028 signée en avril 2023, ne permet pas aux planteurs de régler leurs dettes et de subvenir à leurs besoins, selon ces professionnels.
Cependant, après des décennies, la rémunération par tonne de canne versée au planteur a subi une «augmentation sans précédent de 30% » dit le préfet : elle était porté à un maximum de 109 € en Grande-Terre et Basse-Terre et 99,59 € à Marie-Galante, avec ce nouvel accord. Mais l’inflation a été là, en même temps ; Les prix des intrants, en particulier, ont explosé.

Le 26 mars, ils ont abaissé leurs exigences. Ils réclament aujourd’hui un prix plancher de 120 €/tonne de canne et que le minimum de richesse mesuré à 7 soit payé à la valeur de 9 (cela donne droit à un paiement maximum), au moins pour cette année, où la saison a déjà été réduit de deux mois.
C’est leur dernière proposition. Sans accord, ils promettent une année blanche et peut-être même la fin de la production de canne en Guadeloupe.

L’important aujourd’hui est que nous trouvions une solution.

Roméo Meynard, président de la SICA UDCAG, impliqué dans la révolte

Roméo Meynard était l’invité du journal télévisé de 7h00 de Guadeloupe la 1tempsce vendredi matin :

Roméo Meynard, invité du journal radio de 7h00 sur Guadeloupe La 1ère



©Florence Péroumal – Guadeloupe La 1ère

Il faut faire le travail pour pouvoir signer un accord clair et clair, avec un nouveau modèle économique, pour (comme je l’ai toujours dit) que le planteur puisse vivre de sa récolte.

Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe

Nous avons assez tourné autour du pot.

Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe

On constate cette année une forte dégradation des comptes de Gardel. Nous sommes partis d’un résultat net de 5 millions, qui a maintenant fondu comme neige au soleil et qui, aujourd’hui, approche le million et qui, dangereusement, se rapproche de zéro.

Nicolas Philippot, directeur général de la sucrerie Gardel, au Moule

Extrait de la déclaration de Nicolas Philippot lors de la réunion de ce vendredi



©François-Joseph Ousselin – Guadeloupe La 1ère

Les chiffres sont sortis au cours de la réunion. A force de calculs, les parties, notamment les services de l’Etat, croient pouvoir parvenir à un objectif qui satisfera tout le monde.
Une suspension de la séance a été nécessaire pour que les membres de la KDA et leurs partisans puissent le vérifier.

L’Etat va une nouvelle fois mettre la main à la poche, en déboursant 900 000 euros supplémentaires, pour compenser la faible richesse sucrée.
Gardel ajoute 500 000 euros.
L’enveloppe nécessaire est complétée par les autorités régionales (500 000 €) et départementales (250 000 €).

Dans le meilleur des cas, la Guadeloupe saura si la vie économique et sociale peut reprendre son cours normal.

La campagne sucrière 2024 aurait dû battre son plein depuis le 1euh en mars dernier.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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