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Chez les 11-15 ans, c’est « l’escalade dans l’abus d’alcool »

« Alarmant ». C’est par ce terme que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la consommation d’alcool et de cigarettes électroniques chez les 11-15 ans. « L’utilisation généralisée de substances nocives chez les enfants dans de nombreux pays de la région européenne – et au-delà – constitue une menace sérieuse pour la santé publique », prévient également le directeur régional de l’OMS, Hans Kluge, cité ce jeudi dans un communiqué.

Encore plus d’alcool

Quant à l’alcool, c’est la substance la plus fréquemment consommée par les adolescents. 57 % des jeunes de 15 ans en ont bu au moins une fois et près de quatre sur dix en ont consommé au cours des trente derniers jours. En outre, environ un adolescent sur dix (9 %) a été fortement ivre au cours de sa vie. Environ 5 % étaient âgés de 13 ans et 20 % de 15 ans. « Cela démontre une tendance à l’escalade de l’abus d’alcool chez les jeunes », déplore l’OMS Europe. « Ces résultats mettent en évidence à quel point l’alcool est disponible et normalisé et montrent qu’il existe un besoin urgent de meilleures mesures politiques pour protéger les enfants et les jeunes de (ses) méfaits », a insisté l’organisation.

Une autre source d’inquiétude est que les jeunes filles boivent davantage qu’avant. 40 % des filles de 15 ans déclarent avoir bu au moins une fois au cours des 30 derniers jours, contre 38 % il y a quatre ans, tandis que chez les garçons, la tendance est inverse.

La e-cigarette, dans le vent

Côté cigarette, c’est l’usage de la cigarette électronique qui a augmenté, selon le rapport de la branche européenne de l’OMS*, à travers le monde. Bonne nouvelle cependant, le tabagisme est en baisse : 13 % des 11-15 ans ont déjà fumé en 2022, soit deux points de moins qu’il y a quatre ans. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont adopté la cigarette électronique. Quelque 32 % des jeunes de 15 ans ont déjà fumé et 20 % au cours des 30 derniers jours.

La faute au Covid-19 et aux confinements

Après des années de déclin de la consommation de substances psychoactives, « certaines données suggèrent que la pandémie de Covid-19 a provoqué une nouvelle augmentation de la consommation », note le rapport, qui rassemble les données de 280 000 jeunes en Europe, en Asie centrale et au Canada. Les mesures de confinement ont en effet changé les habitudes des 11-15 ans. Ils sont plus présents en ligne et exposés aux publicités numériques. Et cette évolution pourrait laisser des traces.

Notre dossier sur le tabagisme chez les jeunes

Afin d’endiguer ce phénomène, l’OMS appelle notamment à augmenter les taxes, à limiter les points de vente et la publicité et à interdire les arômes pour contrer cette tendance. Car « adopter des comportements à risque à l’adolescence peut influencer les comportements à l’âge adulte, la consommation de substances psychoactives dès le plus jeune âge étant liée à un risque plus élevé d’addiction », insiste l’organisme. Les conséquences sont coûteuses pour eux et pour la société. »

* Réalisée tous les quatre ans sous l’égide du bureau OMS Europe, qui regroupe 53 pays et s’étend à l’Asie centrale, l’enquête internationale HBSC (Health behavior in school-aged children) permet de décrire les comportements de santé de 11, Étudiants de 13 et 15 ans. Il comporte différentes sections dont celle-ci, dédiée à l’usage de substances psychoactives.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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