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pourquoi la France et l’Europe se réchauffent plus vite que la moyenne

Des skieurs défilent sur une piste de neige artificielle lors d'une douce journée d'hiver dans la station de ski de Barèges (Hautes-Pyrénées), le 21 février 2024.

Le 22 avril, deux grands instituts, l’Organisation météorologique mondiale et l’Observatoire européen Copernic, ont signé un communiqué alertant sur l’importance du réchauffement sur le Vieux Continent. « Les trois années les plus chaudes jamais enregistrées en Europe se sont toutes produites depuis 2020.on peut lire avant une observation définitive : C’est le continent qui se réchauffe le plus rapidement, avec des températures qui augmentent environ deux fois plus vite que la moyenne mondiale. » Une publication qui met en lumière un aspect fondamental de la climatologie, rendu encore plus crucial à une époque marquée par les changements liés aux activités humaines : tous les endroits de la planète ne se réchauffent pas de la même manière.

« C’est une des caractéristiques du système Terre, les changements climatiques ne sont pas uniformes dans l’espace, avec des variations de température notamment plus marquées sur les continents et au voisinage de l’Arctique, résume Aurélien Ribes, chercheur à Météo-France au Centre national de recherches météorologiques (CNRM, CNRS). Ce fut le cas lors de la dernière période glaciaire, et c’est également le cas aujourd’hui, avec des différences significatives dans l’amplitude du réchauffement climatique d’origine humaine selon les zones. »

Dans son sixième rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) identifie les zones où les températures augmentent le plus rapidement. Les régions semi-arides, celles situées aux latitudes moyennes comme une grande partie des États-Unis et de la Chine, et les régions touchées par la mousson sud-américaine au Brésil connaissent une augmentation deux fois plus rapide que la moyenne mondiale.

Lire le résumé (2023) : Article réservé à nos abonnés Le rapport de synthèse du GIEC, « un guide pratique pour désamorcer la bombe à retardement climatique »

« L’Arctique devrait connaître la plus forte augmentation de température les jours les plus froids, soit environ trois fois le taux de réchauffement climatique », écrivent les scientifiques alors que les régions équatoriales connaissent des changements moins rapides et que certaines zones se refroidissent, par exemple une partie de l’Atlantique Nord, au sud du Groenland, en raison d’un ralentissement de l’évaporation de la chaleur. L’Europe subit de plein fouet cette réalité. Selon les données Copernicus, la température s’est réchauffée de 2,3°C depuis l’ère préindustrielle, contre 1,2°C à 1,3°C pour la moyenne mondiale.

Des canicules plus intenses et plus fréquentes

Ces mille nuances du changement global ont plusieurs causes. Étudiée depuis très longtemps, l’amplification polaire, très importante dans l’Arctique, est provoquée principalement par une boucle de rétroaction positive : la fonte des glaces réduit l’albédo, c’est-à-dire la capacité de la terre à réfléchir les rayons du soleil. soleil. Le réchauffement plus important de l’Europe s’explique en partie par cette baisse de l’albédo dans les régions les plus septentrionales et dans les pays d’Europe centrale et orientale qui connaissent une diminution de l’enneigement.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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