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Tourisme : le débordement – Nice-Matin

Autrefois, les touristes ne parcouraient pas les ruelles.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le tourisme était l’apanage des plus fortunés, souvent de jeunes Britanniques qui faisaient le « Grand Tour d’Europe » pour parfaire leurs études ou des écrivains en quête d’inspiration et de dépaysement.

Robert Louis Stevenson a traversé les Cévennes à dos d’âne, bien avant de s’arrêter sur l’Île au Trésor ou de croiser la route du Docteur Jekyll et de M. Hyde ; Stendhal voyage en Italie sur les traces de l’armée napoléonienne puis à la conquête de l’amour et de l’art ; Tobias Smollett emprunte la voie anglaise jusqu’à Nice (une rue porte son nom) et écrit un récit qui contribue à propulser le tourisme hivernal dans ce qui n’était pas encore appelée la Côte d’Azur.

Les riches Anglais et têtes couronnées, comme la reine Victoria, fréquentaient le sud de la France en hiver loin des gelées de Londres. En été, les plages étaient désertes. A cette époque, le tourisme était l’affaire d’une élite.

Les congés payés, et surtout le boom économique des années 1960, ont contribué à démocratiser les vacances.

Sur le littoral, hôtels et autres résidences de loisirs accrochaient leurs étoiles sur les fronts de mer. Plus tard, les stations de sports d’hiver ont poussé comme des champignons.

En montagne, l’aubaine touristique a freiné l’exode des habitants. En bord de mer, il a créé des emplois et permis le développement de villes sans industrie. Que serait la Côte d’Azur aujourd’hui sans le tourisme ?

Une ruée que Smart Bison tentait autrefois, tant bien que mal, de canaliser sur nos routes. Jusqu’au débordement.

Le revers de la médaille est que le tourisme est aujourd’hui devenu un « surtourisme ».

Le touriste qui se contente d’un sandwich, fréquente les plages publiques et les hébergements économiques n’est plus populaire

Venise veut endiguer la marée en introduisant un droit d’entrée de 5 euros. Porquerolles limite, en été, le nombre de vacanciers autorisés à débarquer chaque jour. A Marseille, une crique n’est accessible que sur réservation.

Les plateformes de location saisonnière ont asséché le marché de la location à l’année, au point que de plus en plus de villes introduisent des réglementations pour permettre aux autochtones de trouver un logement.

Pour échapper à la foule, les communes favorisent la revalorisation de leurs logements.

Le touriste qui se contente d’un sandwich, fréquente les plages publiques et les hébergements économiques n’est plus populaire.

Mais que va-t-il devenir ?

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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