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Arrêts maladie : vers une augmentation des jours de carence ? La nouvelle piste du gouvernement, une mauvaise nouvelle pour les salariés

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Alors que le gouvernement souhaite réaliser de sérieuses économies pour préserver le budget, une piste suggère, entre autres, la possibilité d’allonger le délai de carence en cas d’arrêt maladie. Mauvaise nouvelle pour les salariés du privé… Explications.

Après que le déficit public soit devenu incontrôlable, le gouvernement – ​​en quête d’économies – semblait se retrouver dos au mur. Coupe sévère dans l’assurance chômage, réduction de plusieurs enveloppes publiques, report de nombreux projets… Cette fois, c’est l’arrêt maladie qui est dans le collimateur de l’exécutif. Selon nos confrères de La galerie, l’exécutif envisage en effet d’augmenter le nombre de jours d’attente pour les salariés du privé. La mesure pourrait être présentée par le Premier ministre Gabriel Attal lors d’une table ronde prévue avec les partenaires sociaux le 20 avril.

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En pratique, lorsqu’un salarié prend un arrêt maladie de plusieurs jours, ce délai de carence est actuellement de trois jours. Cela signifie que la Sécurité sociale ne commence à indemniser le travailleur qu’à partir du quatrième jour d’arrêt maladie. L’exécutif envisage donc d’allonger ce délai de carence, en le faisant passer d’un minimum de cinq jours à huit jours.

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Quel impact pour les actifs ? « Aucun », estime Sylvain Maillard, député Renaissance, qui affirme que si la réforme est adoptée, seuls les salariés du privé seraient concernés. Les entreprises et mutuelles seraient également tenues de prendre en charge ces jours de carence supplémentaires.

« Responsabiliser les parties prenantes »

Pas de quoi ravir les chefs d’entreprise, déjà échauffés par les récentes annonces gouvernementales qui permettent désormais aux salariés de cumuler des congés payés lorsqu’ils sont en arrêt maladie. Les patrons proposent donc de mettre en place ce qu’ils appellent des « déficiences de l’ordre public ». Dans le détail, ce sont des jours de carence que « personne ne rembourse », décrit Éric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) en charge des affaires sociales au micro de Infos France. Ce système serait ainsi similaire à celui qui est appliqué aux fonctionnaires : ces derniers perdent un jour de salaire lorsqu’ils sont en arrêt maladie.

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Les salariés se retrouveraient donc perdants dans ce scénario : cela permettrait de « responsabiliser les acteurs du sujet », poursuit Éric Chevée, alors que le gouvernement traque les arrêts maladie volontaires. La piste est cependant loin de seulement faire des émules, y compris dans les rangs de la majorité. Ce lundi 1er avril, l’ancien ministre des Transports, Clément Beaune, a exhorté l’exécutif à ne pas « faire quotidiennement le concours Lépine des mesures d’économies » : « Le jour de carence est un paramètre qui a souvent été allongé ou réduit. Je pense que c’est quelque chose sur lequel nous ne devrions pas revenir », a poursuivi l’intéressé. Infos France.

En chiffres, les dépenses publiques liées aux indemnités journalières pèsent près de 16 milliards d’euros dans le budget de l’Etat : celles-ci augmentent en moyenne de 6% chaque année. L’allongement des délais de carence permettrait de réduire les dépenses de Sécurité sociale et d’économiser un milliard d’euros par an, selon les scénarios.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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