De gigantesques « parkings fantômes » de voitures électriques chinoises aux portes de l’Europe

« Chaos logistique » dans les ports européens. Ce n’est un secret pour personne : Pékin cherche à monopoliser le marché mondial des voitures électriques. Pour l’instant, la stratégie chinoise porte ses fruits : au quatrième trimestre 2023, le géant national BYD a pris la première place du podium des ventes de voitures électriques, avec 526.400 véhicules vendus, rappelle Challenge. Des résultats qui laissent sous le choc la Tesla d’Elon Musk, vendue à 484 500 exemplaires.

Face à une reprise économique décevante après la longue stratégie « zéro Covid », les constructeurs automobiles chinois ont dû se tourner vers l’étranger, expliquait début mars l’hebdomadaire économique chinois Caixin. En 2023, la Chine deviendra numéro un des exportations automobiles, toutes motorisations confondues. Parmi les 4,9 millions de véhicules exportés, près d’un tiers sont des voitures dites « propres ». Au point que les « usines zombies » abandonnées pour les moteurs thermiques se multiplient à travers le pays, expliquions-nous récemment.

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Notre « Grand Tour » de Suisse en voiture électrique

Au cours des deux premiers mois de 2024, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas ont été les principales destinations des exportations chinoises de voitures à batterie, de véhicules hybrides rechargeables et de véhicules à hydrogène.

Parkings utilisés comme dépôts

Cependant, la dynamique chinoise pose un problème majeur, note le Financial Times : les véhicules électriques chinois importés par bateau dans les ports européens croupissent à quai, dans des terminaux où personne ne vient les récupérer. Et la situation commençait à créer des embouteillages monstrueux.

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Ainsi, les leaders de l’industrie portuaire et automobile pointent du doigt les entreprises chinoises réservant des créneaux de livraison au port, sans ordonner de transports ultérieurs pour les acheminer vers les concessionnaires. « Les distributeurs automobiles utilisent de plus en plus les parkings portuaires comme dépôts. Au lieu de stocker les voitures chez les concessionnaires, ils les récupèrent au terminal automobile. »a déclaré au Financial Times le port d’Anvers-Bruges, dont le port de Zeebrugge est le plus actif d’Europe pour les importations de voitures. « Tous les grands ports automobiles » sont confrontés à des problèmes de congestion. Certains véhicules chinois ont attendu plus de 18 mois dans les terminaux.

Le goulot d’étranglement est tel que quelques ports ont demandé aux importateurs de fournir une preuve de la poursuite du transport, selon les dirigeants de l’industrie.

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Des véhicules chinois mal-aimés

Du côté chinois, le secrétaire général de la China Passenger Car Association a déclaré au Financial Times que «le transport intérieur sur les marchés européens est difficile (pour les marques chinoises de véhicules électriques) ». Ces derniers étant les derniers arrivés sur le marché, les constructeurs chinois ont du mal à trouver des sociétés de transport depuis les ports, et se font souvent dépasser par Tesla. Le manque de camions pour transporter les véhicules des terminaux aux concessionnaires est un problème très courant.

Résultat : des retards dans l’arrivée des bateaux chargés de voitures électriques, et des encombrements qui handicapent l’ensemble du système mondial de transport de voitures finies.

La situation est si embarrassante qu’elle a été placée en tête de liste des sujets abordés par la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, en voyage en Chine, rappelle Le Vif. Les Etats-Unis craignent ainsi que la « surcapacité » de production chinoise dans les secteurs des véhicules électriques, liée aux subventions massives injectées par le gouvernement chinois dans les technologies, les énergies vertes, les véhicules électriques ou encore les batteries, ne déséquilibre le marché mondial en l’inondant de produits à bas prix. produits nuisibles à la concurrence.

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« Accusations infondées », a balayé dimanche le ministre Wang Wentao, en déplacement à Paris, selon l’agence d’État Chine nouvelle. Selon lui, la croissance rapide du secteur vient de l’innovation et des chaînes d’approvisionnement. Pendant ce temps, les ports européens étouffent.