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Vinci, qui demandait 1,6 milliard d’euros à l’Etat après l’abandon de Notre-Dame-des-Landes, débouté par la justice

Après plus de cinquante ans de blocage, le gouvernement a annoncé en janvier 2018 la fin du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

La justice a rejeté la demande formulée par Vinci d’une indemnisation de près de 1,6 milliard d’euros à l’État pour l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), selon une décision publiée mercredi 10 avril et consultée par l’Agence. France-Presse. Dans le même temps, le tribunal administratif de Nantes a ouvert la porte à un éventuel « indemnisation couvrant les dépenses » du groupe bâtiment et travaux publics.

« Résiliation de la concession (de l’aéroport) est justifiée par des raisons d’intérêt général », précise le tribunal dans un communiqué accompagnant la décision. Cependant, « cette résiliation pour ces motifs vous donne droit à une indemnité couvrant les dépenses exposées par le concessionnaire et son manque à gagner ».

« Le montant de cette indemnité sera fixé ultérieurement : le tribunal devra prendre en compte les bénéfices apportés à la société Aéroport du Grand Ouest. (IL Y A) soit à ses sociétés actionnaires par leur éventuelle désignation comme nouveaux concessionnaires de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique », pour lequel un nouvel appel d’offres a été lancé en décembre pour son réaménagement. Ce réaménagement visait initialement à calibrer les équipements pour accueillir 10,7 millions de passagers par an d’ici 2040. Le coût de l’opération était estimé à 500 millions d’euros en 2019.

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Casse-tête de terre

Détenue à 85% par Vinci, la société AGO réclamait près de 1,6 milliard d’euros, estimant que l’abandon, en janvier 2018, par le gouvernement de l’époque d’un accord conclu par AGO et l’Etat pour la concession de l’aéroport – dont celui de Notre-Dame -des-Landes – était « irrégulier ».

En 2019, Elisabeth Borne, alors ministre chargée des transports, avait annoncé que l’État négociait avec Vinci des indemnisations liées à l’abandon du projet, ce que Vinci avait formellement démenti.

Né dans les années 1960 et relancé en 2000, le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est devenu depuis un emblème des luttes environnementales en France, avec notamment, en 2009, l’occupation du site par des militants écologistes. Son abandon a entraîné des expulsions violentes et a donné lieu à un casse-tête foncier pour redistribuer les terres en zone d’aménagement différé (ZAD).

Le groupe Vinci gère douze aéroports en France, dont Lyon-Saint-Exupéry, Rennes-Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique, et soixante-dix dans le monde.

Le Monde avec l’AFP

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Ray Richard

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