Par Mélina Le Corré
Publié le
27 avril 24 à 8h52
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C’est enfin ouvert ! Cette maison colorée a suscité de nombreuses questions de la part des Toulousains : « qu’est-ce qui se cache dans cette maison ? « . Ce n’est plus un secret, « Chez Babayaga » est un lieu culturel situé au 114 rue de Cugnaux, où 42 artistes y mettre leur patte. Petite visite.
Une maison vouée à la destruction
Dans ce maison de 300m², voué à la destruction à la rentrée 2024, de nombreux artistes toulousains, mais aussi internationaux, ont investi dans ses 17 salles et 600 m² de jardin. Durant les trois semaines précédant l’ouverture de l’exposition éphémère, les artistes travaillé nuit et jour pour embellir la maison.
« Il m’a fallu une semaine pour réaliser toute la salle », décrit Tom, l’un des participants. Graffiti, peinture, mapping… Tous les styles se mélangent dans un thème fantastique. La maison, abandonnée depuis plusieurs mois, sera remplacée par un immeuble de 34 logements et une crèche au 4ème trimestre 2026.
VIDÉO : visite de la maison « Babayaga » à Toulouse
Un jardin transformé en taverne
Les visiteurs doivent passer par l’arrière de la maison pour accéder à l’entrée de cette exposition temporaire. Une buvette, des palettes en guise de sièges et quelques œuvres d’art accueillent les Toulousains dans le jardin.
Ici, certains artistes ont pris possession du coin vert. Notamment Kévin qui a récupéré des barrières jetées dans la nature, même dans la Garonne. Il en a fait un vrai terrain de jeu.
« Je voulais qu’on se réapproprie tous ces objets de design coercitifs et qu’on les contrecarre ! Il manquait quelque chose dans ce jardin, je trouve légitime d’avoir installé ici une aire de jeux, sourit-il. Et rendre ces éléments au collectif m’a semblé intéressant.
Des pièces très différentes
A l’intérieur de la maison, les visiteurs entrent un monde de fantaisie. « Nous avons choisi le thème Babayaga pour son caractère ambigu. Dans les contes, elle est à la fois la marraine, la bonne fée et la sorcière », raconte Quentin Lhommeau, coordinateur principal de Salade Suprême.
A l’entrée, la boutique des artistes est située dans une des pièces de la maison. Mais les Toulousains découvrent aussi les premières œuvres sur les murs. « C’est ici que se dérouleront les ateliers, avec un espace de médiation, les mardi, mercredi, vendredi. Le samedi sera davantage consacré à l’événementiel», décrit le coordinateur.
Animaux, couleurs criardes, tapisserie d’antan, tout se mélange pour donner l’image d’une maison intemporelle à meubles originaux d’Emmaüs.
Sur deux étages, les visiteurs pourront parcourir les couloirs de ce vieux bâtiment. « C’était une maison très saine, au niveau de la sécurité, nous avons balisé les endroits inaccessibles. » Une seule pièce, sous les combles, est inaccessible.
Mais malgré tout, chaque recoin a été investi, du sol au plafond : les couloirs, les passages exigus, les salles de bain et même l’intérieur des murs. Dans quelques jours, le lieu accueillera divertissement : barbier, salon de tatouage et bien sûr, ateliers. « Tout évolue, nous avons encore de la place pour d’autres œuvres ! Ce sont principalement des artistes toulousains issus de la scène émergente, mais nous avons aussi des internationaux, comme un artiste indien, et même des étudiants des Beaux-Arts », ajoute Quentin Lhommeau.
Rendre la culture accessible
« Nous voulons rendre la culture accessible. Nous aimerions nous déplacer dans tous les quartiers de Toulouse », sourit la coordinatrice du projet Salade Suprême. En partenariat avec l’association Sozinho et les Nouveaux Constructeurs, le collectif s’est également rapproché de Mister Freeze pour cette aventure.
« Tout s’est passé très vite. Nous avons récupéré les clés le 8 janvier, pour les restituer fin juillet début août. C’était épuisant, mais nous sommes heureux », déclare le coordinateur du projet. Un premier partenariat avec le promoteur « Nouveaux Constructeurs ».
» C’est la première fois qu’on fait ça, cela reste un risque pour nous. En temps normal, les promoteurs sont plutôt discrets ! Mais nous avions l’opportunité d’avoir un vrai lieu de vie et d’échange, c’est un pari réussi », s’enthousiasme Sevan Dutertre, directeur des « Nouveaux Constructeurs ».
De nouveaux projets en discussion ?
« La maison ne restera pas, quoi qu’il arrive, c’est une parenthèse enchantée », a rappelé le réalisateur, malgré l’enthousiasme des voisins et plus généralement des Toulousains.
« Mais nous avons eu d’excellents retours, tout a beaucoup évolué. Tout a été très fluide, il y avait une confiance entre nous et le promoteur, loin des préjugés », sourit Donatien Ravinet, fondateur de l’association Sozinho. « Les gens recherchent un lieu de culture dans leur quartier », ajoute Elsa Fort, co-directrice de l’association toulousaine.
Tout était autofinancé par les associations. « Le projet existait déjà avant la maison, c’est une demande de nombreux artistes d’avoir des lieux comme ceux-là. Avec l’association, notre objectif est de récupérer des places pour des projets, cela crée de l’emploi, de l’économie et du lien », explique Elsa Fort.
« Nous réfléchissons à renouveler l’idée », affirment les deux responsables de l’association. Certains projets sont déjà en discussion. Qui sait si une nouvelle maison colorée verra bientôt le jour à Toulouse ?
Informations pratiques
Chez Babayaga, 114, rue de Cugnaux à Toulouse.
Ouverture au public ce vendredi 26 avril, à 17h
Horaires d’ouverture : vendredi de 17h à 21h et samedi de 15h à 21h
Ouvert au grand public. Prix d’entrée libre.
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