Nouvelles locales

Vers une offensive à Rafah ? Ce que l’on sait de la situation à Gaza

Tentes devant des bâtiments bombardés à Rafah, dans la bande de Gaza, le 9 avril 2024.
-/AFP Tentes devant des bâtiments bombardés à Rafah, dans la bande de Gaza, le 9 avril 2024.

-/AFP

Tentes devant des bâtiments bombardés à Rafah, dans la bande de Gaza, le 9 avril 2024.

INTERNATIONAL – La guerre continue. Des bombardements israéliens meurtriers ont touché ce mardi 9 avril la bande de Gaza, où Israël maintient son plan d’offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah tandis que le Hamas étudie une proposition de trêve associée à la libération des otages. HuffPost fait le point sur la situation ci-dessous.

• Flou autour de l’offensive à Rafah

Israël a annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville de Khan Younes, au sud du territoire, détruite après plusieurs mois de combats, afin de se préparer « la poursuite de leurs missions dans la zone de Rafah » Fermer. Cette ville frontalière avec l’Egypte abrite, selon l’ONU, environ un million et demi de personnes, pour la plupart déplacées.

Malgré les multiples avertissements des capitales étrangères qui craignent de lourdes pertes civiles, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza.

« Cela arrivera – il y a une date »» a déclaré Benjamin Netanyahu lundi. « Nous acheverons l’élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera. » a-t-il encore déclaré mardi, alors qu’il visitait une base militaire.

Mais le secrétaire d’État américain Antony Blinken a démenti cette information. « Nous n’avons pas de date pour une opération, du moins celle qui nous a été communiquée par les Israéliens », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Washington, aux côtés de son homologue britannique David Cameron. Il a même jugé que l’offensive israélienne ne semblait pas être « imminent ».

« Je pense que ce qu’il (Netanyahu) fait est mal. Je ne suis pas d’accord avec son approche. »a pour sa part déclaré le président américain Joe Biden lors d’un entretien avec la chaîne hispanophone Univision, en réponse à une question sur la conduite de la guerre par Israël.

• Des évacuations forcées ?

En prévision de cette potentielle offensive sur Rafah, Israël souhaite acquérir un stock de 40 000 tentes pour abriter près de 500 000 personnes, selon une source gouvernementale qui n’a pas précisé où seraient installées ces tentes.

L’appel d’offres publié sur le site du ministère de la Défense concerne l’achat de 40 000 tentes de 12 places chacune, soit 480 000 places. « Je confirme qu’un appel d’offres a été ouvert, destiné à la bande de Gaza »a indiqué la source qui a requis l’anonymat, sans préciser où seront installées les tentes.

Selon le le journal Wall Street, Israël chercherait à créer 15 sites de 25 000 tentes chacun le long de la bande de Gaza pour accueillir les résidents évacués des zones ciblées par les bombardements.

• La situation humanitaire reste catastrophique

L’ONU a également affirmé mardi qu’Israël entravait les distributions de nourriture dans la bande de Gaza. « Les livraisons de nourriture coordonnées par l’ONU sont bien plus susceptibles d’être entravées ou refusées… que n’importe quelle autre mission humanitaire »a déclaré un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Cela signifie, a-t-il ajouté, citant des statistiques du mois de mars, que « Les convois alimentaires censés se diriger particulièrement vers le nord, où 70 % de la population est confrontée à des conditions proches de la famine, risquent trois fois plus d’être refoulés que les autres convois humanitaires..

Cogat, une agence du ministère israélien de la Défense chargée des affaires civiles palestiniennes, a fait état mardi sur le réseau social X de l’inspection et de l’entrée de 741 camions humanitaires dans la bande de Gaza. au cours des deux derniers jours ». « Seuls 267 camions humanitaires ont été distribués par les agences humanitaires de l’ONU à l’intérieur de Gaza (dont 146 transportaient de la nourriture) »il ajouta.

Jens Laerke a expliqué que ces comparaisons étaient « sans signification « pour plusieurs raisons. « Tout d’abord, les camions contrôlés par Cogat ne sont généralement qu’à moitié pleins. C’est une exigence qu’ils ont mise en place »» a-t-il déclaré, expliquant qu’une fois inspectés ces camions sont rechargés par l’ONU à plus de la moitié, et qu’il est donc normal que « les chiffres ne correspondent jamais ».

« Deuxièmement, comptez et comparez jour après jour » camions inspectés et aide livrée » n’a pas beaucoup de sens car cela ne prend pas en compte les retards qui surviennent » entre ces deux étapes, a-t-il ajouté. Les convois doivent ensuite être autorisés à circuler à Gaza par les autorités israéliennes. Cependant, a noté Jens Laerke, « la moitié des convois que nous avons tenté d’envoyer vers le nord avec de la nourriture ont été refusés par ces mêmes autorités ».

• Les négociations pour la trêve se poursuivent

Au même moment au Caire, les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – ont mis sur la table une nouvelle proposition en trois étapes, dont la première prévoit une trêve de six semaines, a annoncé lundi soir une source du Hamas.

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit dans un premier temps la libération de 42 otages détenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens emprisonnés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas.

Mais la Maison Blanche a jugé mardi les déclarations du Hamas « pas très encourageant »même si les médiateurs attendent toujours un « répondre  » responsable du mouvement islamiste palestinien.

Antony Blinken a également fait état de nouvelles discussions » la semaine prochaine à Washington » entre Israéliens et Américains sur la situation à Rafah. « Je ne m’attends à aucune mesure avant ces pourparlers ; D’ailleurs je ne vois rien d’imminent”il ajouta.

Voir aussi sur HuffPost :

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page