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Le président oppose son veto à une loi réprimant l’opposition pro-européenne

La présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili.
KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Sans surprise, le président pro-européen a refusé de promulguer cette loi, pourtant votée au Parlement, où le parti au pouvoir affirme disposer d’une majorité suffisante pour passer outre le veto présidentiel.

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, pro-européenne en conflit ouvert avec le gouvernement, a annoncé qu’elle opposerait son veto à la loi très critiquée, votée cette semaine au Parlement, le «influence étrangère». Mais le parti au pouvoir « Rêve géorgien » s’assure qu’il dispose de suffisamment de voix au Parlement pour passer outre.

« Aujourd’hui, je mets mon veto (…) à la loi qui est russe dans son essence et qui contredit notre Constitution »a déclaré Salomé Zourabichvili, alors que le texte adopté cette semaine par le Parlement est dénoncé par ses détracteurs comme visant à détourner la Géorgie de l’Europe et à l’entraîner vers la Russie.

Des manifestations gigantesques

Cette loi sur « l’ingérence étrangère », inspirée de la législation en vigueur en Russie pour réprimer l’opposition, a été votée mardi en dernière lecture par les députés géorgiens.

Les manifestations contre ce texte, qui visent les médias et les ONG recevant des fonds étrangers, durent depuis plus d’un mois, rassemblant des foules considérables brandissant des drapeaux européens, ukrainiens et géorgiens et scandant des slogans contre la Russie, qui a fait la guerre à la Géorgie en 2008.

Quelque 30 000 Géorgiens opposés à un projet de loi controversé voté la veille au Parlement et qui menace d’entraver l’adhésion du pays à l’UE, se sont à nouveau rassemblés mercredi soir dans le centre de la capitale Tbilissi.

L’adhésion à l’UE en question

Au lendemain de ce vote, l’OTAN, la Commission européenne et l’ONU ont condamné cette initiative gouvernementale.

Les ministres des Affaires étrangères d’Estonie, d’Islande et de Lituanie en visite se sont joints à la marche vers le lieu de la manifestation mercredi, avant de s’adresser à la foule dans un geste de solidarité avec les manifestants.

« Nous sommes ici pour soutenir les aspirations du peuple géorgien à faire partie de l’Union européenne et de l’OTAN »» a déclaré à l’AFP le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis. « Nous sommes à leurs côtés, ils ne sont pas seuls, leurs préoccupations sont entendues, ils sont soutenus »il ajouta.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, au nom de la Commission européenne, a appelé la Géorgie à « retirer » cette loi, jugée contraire à la « valeurs » et à « normes essentielles » de l’UE.

Son vote était « un impact négatif » sur le processus d’adhésion de cet Etat à l’UE, a-t-il souligné dans un communiqué. La Géorgie est officiellement candidate à l’entrée dans l’Union européenne depuis décembre 2023.

Elle aspire également à rejoindre l’Otan, dont la porte-parole, Farah Dakhlallah, a dénoncé le« loin » de son « Intégration européenne et euro-atlantique ».

Les 27 membres de l’Union européenne ne sont toutefois pas parvenus à s’entendre sur un texte commun, en raison de l’opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, selon des diplomates à Bruxelles.

Ray Richard

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