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Un agent SNCF et deux complices jugés pour le vol de… 566 tonnes de rails

Leur technique était bien rodée et leur butin… conséquent et insolite : 11 km de rails de chemin de fer volés entre le 15 et le 19 août 2023. C’est le délit pour lequel trois suspects, dont un agent de la SNCF, comparaissent ce jeudi devant le tribunal de Cahors. tribunal correctionnel (Lot). Le cheminot, membre d’une équipe de maintenance, et ses deux complices ont été interpellés le 7 novembre 2023, après trois mois d’enquête, à Cahors et Tournefeuille (Haute-Garonne), commune de l’agglomération toulousaine. Les trois suspects âgés de 29, 46 et 64 ans sont jugés pour association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux. 566 tonnes de rails avaient été volées à l’Etat.

Le 24 août 2023, la société SNCF Réseau a déposé plainte au commissariat de Cahors pour le vol d’une très grande quantité de rails stockés dans l’ancienne gare de marchandises de la ville. « Le lendemain, les enquêteurs du commissariat ont découvert que cette opération avait été rendue possible grâce à la production d’un faux bon d’évacuation portant l’en-tête de la compagnie ferroviaire », explique le parquet de Cahors, chargé de diriger l’enquête. Les investigations menées ont permis non seulement d’identifier l’individu qui a produit le document, un employé de la SNCF, mais aussi d’intercepter le métal avant qu’il ne soit fondu et expédié en Espagne. Très vite, des suspects spécialisés dans la récupération et la revente de métaux ont été identifiés. »

Revendu 120 000 euros, puis 200 000

Les deux complices, membres de la communauté des Gens du voyage, étaient déjà connus de la justice. Ce sont eux qui ont utilisé le faux bon de déménagement d’une entreprise de recyclage de ferraille basée à Cahors, pour un montant de 120 000 euros. Ignorant a priori l’origine des rails, l’entreprise les a achetés de bonne foi avant de les revendre à une seconde entreprise, cette fois pour 200 000 euros.

Au moment où la SNCF découvre cette affaire, l’enlèvement des rails du dépôt avait commencé, leur découpage et leur transport sur camions vers l’Espagne où ils devaient également être fondus. A la suite de perquisitions au domicile des suspects, la police a saisi 18 950 euros en espèces, une Renault Kadjar d’une valeur de 9 000 euros et une BMW Série 1 d’une valeur de 36 000 euros.

Contactée, SNCF Réseau Occitanie n’a pas souhaité commenter cette affaire, ni sur le comportement de l’agent en question, avant la tenue du procès jeudi, soulignant simplement qu’il avait « subi un préjudice important ». Les prévenus risquent cinq ans de prison pour ces faits.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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