Bourse Entreprise

« T’es jaloux avec ton TER ! » : à Rennes, entrée en gare remarquée du tout premier train lent depuis Paris

C’est un signe des temps. Ce vendredi 5 avril, à 12h39 précises, l’arrivée d’un train lent en gare de Rennes est un petit événement. Dans le monde ferroviaire, mais pas seulement. La chenille, d’un pas tranquille, enfonce sa face framboise au milieu des TGV, s’arrête brusquement et déverse un flot de passagers.

Ils sont 480 à avoir effectué ce tout premier voyage en « Ouigo slow ». Ce nouveau service mis en place par la SNCF permet de relier Rennes et Paris, gare d’Austerlitz, en un peu plus de quatre heures. Le train quitte Austerlitz à 8h12. Au courant !

Mais l’affluence était quand même quelque peu surprenante, du côté de la SNCF. « On a 80 places par voiture, donc c’est presque plein », se réjouit, sur le quai, le directeur de la gare de Rennes. Pendant que les agents de la SNCF prennent des selfies devant les wagons bicolores, les conducteurs des machines voisines se font dire : « Vous êtes jaloux de votre TER ! « .

Le retour du corail

Il faut dire qu’il y a une histoire dans ces « coraux » qui utilisaient le rail, avant de disparaître au profit des grandes vitesses. Leur retour plaît à l’oeil de quelques passionnés, venus admirer la loco. Mais aussi au confort des voyageurs. « Les sièges corail, c’est quelque chose, ils sont vraiment confortables », souligne cette femme.

Arrivée du premier Ouigo lent en gare de Rennes le 5 avril.
Arrivée du premier Ouigo lent en gare de Rennes le 5 avril. (DIMITRIROUCHONBORIE)

On en a vraiment besoin en ce moment, prends le temps

Beaucoup de jeunes sur la plateforme, mais pas que. Comme ces deux hommes, qui ont fait connaissance durant le voyage. « Là-bas, nous nous sommes retrouvés parmi des personnes âgées », sourit l’un d’eux. « Nous nous sommes rencontrés là-bas, parce que nous avions le temps de discuter. C’est vraiment sympa, on a vraiment besoin de ça en ce moment, de prendre le temps, d’être sereins.

A bord, le contrôleur, qualifié de « drôle » par les voyageurs, a confirmé le caractère culte du voyage. « Il était original. Bon, on t’a payé 10 €, moi 15 €, franchement c’est rien.

Métier : chauffeur de « Ouigo slow »
Métier : chauffeur de « Ouigo slow » (DIMITRIROUCHONBORIE)

Dormir

Pas de wifi à bord, c’est presque un voyage à l’ancienne. « J’avais du réseau au téléphone », souffle cet internaute. Ce couple, qui vient habituellement en TGV, a aussi trouvé quelques arguments en faveur du système : « On a payé 20 euros ensemble, c’est vraiment pas cher ». Ils ont travaillé un peu. Et ils se sont reposés, car c’est encore « un peu long ». « Comment j’ai dormi! » »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page