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Comment Macron change la dissuasion française pour la défense de l’Europe

Le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du groupe Ebra à Strasbourg le 26 avril 2024.

Cette fois, les courtes phrases d’Emmanuel Macron n’ont pas suscité de polémiques internationales, mais plutôt une série de questions sur ses intentions. Une semaine après le discours de la Sorbonne, prononcé jeudi 25 avril par le chef de l’Etat, les partenaires de la France se demandent encore ce qu’il a réellement voulu dire lorsqu’il a souligné que la dissuasion nucléaire française était « un élément essentiel dans la défense du continent européen ».

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Sur ces sujets délicats, surtout en pleine guerre ukrainienne, il est rare qu’un chef d’État se laisse aller à des propos improvisés. Deux jours après son discours, Emmanuel Macron a également tenu à préciser son point de vue dans un entretien avec une dizaine de jeunes de Strasbourg, publié par le groupe de presse régional Ebra.

Interrogé, lors de cette réunion, sur l’éventuelle volonté de la France de« Européaniser sa capacité de dissuasion nucléaire », M. Macron a répondu qu’il était « pour ouvrir ce débat », avant d’ajouter que cette réflexion devrait «  inclure la défense antimissile, les tirs d’armes à longue portée » Et « des armes nucléaires pour ceux qui les possèdent ou qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol ». «Mettons tout sur la table et regardons de manière crédible ce qui nous protège réellement»il a dit.

Des propos énigmatiques qui ont pourtant immédiatement provoqué, en France, des réactions enflammées de la part de l’opposition. « Un chef d’Etat français ne devrait pas dire ça », a déclaré François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains aux élections européennes de juin. Ces mots sont d’un « une gravité exceptionnelle car on touche ici le nerf même de la souveraineté française », a-t-il ajouté lors du « Grand Rendez-Vous Europe1/CNews/Les Echos ».

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Les déclarations présidentielles répondent pourtant à plusieurs objectifs, aux yeux des spécialistes. L’enjeu est avant tout électoral. « C’est le bon moment pour faire vivre un sujet avec un camp présidentiel qui a du mal à exister »observe Héloïse Fayet, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI), spécialiste des questions de dissuasion. «  Mais c’est aussi une volonté louable de maintenir un débat vivant au-delà des cercles des habitués, tant cette dimension européenne de la dissuasion française est un sujet qui revient régulièrement depuis les années 1970.précise-t-elle – même si M. Macron est le président qui a poussé le plus loin l’affichage sur le sujet.

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Cammile Bussière

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