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Roselyne Bachelot raconte l’« exfiltration » de Patrick Pelloux, accusé de harcèlement

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot s'entretient avec Patrick Pelloux, aux urgences de l'hôpital Saint-Antoine, le 24 décembre 2007 à Paris.
PIERRE VERDY / AFP La ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’entretient avec Patrick Pelloux, aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine, le 24 décembre 2007 à Paris.

PIERRE VERDY / AFP

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’entretient avec Patrick Pelloux, aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine, le 24 décembre 2007 à Paris.

#MOI AUSSI –  » Alors, les poulettes gazouillent peu dans ce poulailler ! » C’est ce type de propos grivois qui a poussé, en 2008, des soignants de l’hôpital Saint-Antoine de Paris à porter plainte contre Patrick Pelloux auprès de leur direction. Depuis, le médecin urgentiste est même accusé de« être un prédateur sexuel » par l’infectiologue Karine Lacombe. Concernée en 2008, la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, avait dû« exfiltrer » urgences, rapporte-t-elle ce vendredi 12 avril, dans les colonnes de Paris-Match.

Agacé au plus haut point de ne pas avoir obtenu la direction des urgences de l’hôpital Saint-Antoine, Patrick Pelloux serait devenu insupportable, selon le récit du ministre de l’époque. Le directeur de l’hôpital Saint-Antoine avait même peur de « suicide »se souvient Roselyne Bachelot.

« Les infirmiers et aide-soignants se plaignent de lui, ils disent ne plus vouloir continuer à travailler avec lui », décrit aujourd’hui Roselyne Bachelot, qui explique avoir donc décidé de transférer Patrick Pelloux, qui travaillait alors à l’hôpital Necker. Un choix fait en concertation avec son ministère et « Pierre Carli, patron du Samu de Paris », précise-t-elle. Des révélations qui interviennent au moment où le président de l’Association des médecins urgentistes de France est actuellement dans la tourmente, face à une série de témoignages sur son comportement et plus généralement sur le sexisme à l’hôpital.

« Les violences sexuelles sont monnaie courante dans les hôpitaux »

A ce sujet, Roselyne Bachelot assure en revanche que« pas d’agression sexuelle (…), ce qui aurait conduit au lancement de l’article 40 » ne lui a pas été signalé lorsqu’elle était ministre. Avant d’ajouter : « Les violences sexuelles sont courantes dans les hôpitaux, et très souvent, le harcèlement moral débouche sur le harcèlement sexuel. »

Le comportement de Patrick Pelloux n’est pas un secret dans le milieu. Une autre ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a également témoigné sur le sujet jeudi auprès de Paris-Match : « On m’a dit que Pelloux était loin d’avoir eu un comportement exemplaire auprès de la gent féminine, c’est pour cela qu’il a été exfiltré de Saint-Antoine. »

toujours Paris-MatchPatrick Pelloux a réagi à ces accusations, réfutant toute agression, mais reconnaissant néanmoins un comportement « dit ». «  Ce que nous avons dit et ce que nous avons fait est irréalisable aujourd’hui, c’est certain. Mais nous avons bien ri »a-t-il déclaré, avant de préciser que ce sera « obligé de porter plainte » à Karine Lacombe. Qu’il mette ou non cette menace à exécution, Patrick Pelloux est en tout cas au cœur de ce qui s’apparente à un #MeToo de l’hôpital, à savoir une vaste libération de la voix des femmes sur les violences sexuelles et sexistes. subi en milieu hospitalier.

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Cammile Bussière

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