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Pourquoi y a-t-il si peu de gauchers dans le monde ?

Les gauchers représentent entre 10 et 15 % de la population mondiale.
La question de cette prédominance dans l’usage de la main, du pied, de l’œil ou de l’oreille droits divise les chercheurs depuis très longtemps.
Même s’il n’existe pas de réponse scientifiquement prouvée à ce jour, plusieurs hypothèses peuvent expliquer le très faible nombre de gauchers dans le monde.

Bill Gates, Barack Obama, Sigmund Freud, Léonard de Vinci, David Bowie, Rafael Nadal ont tous un point commun : ils sont tous gauchers. Célébrés le 13 août lors d’une journée internationale, les gauchers sont restés minoritaires depuis le Paléolithique. L’usage de la main droite était déjà largement minoritaire à cette époque, révèle la revue scientifique française La Recherche. Les parois des grottes préhistoriques contiennent 85 % de dessins de mains gauches, un indicateur fort que nos ancêtres privilégiaient la main droite. Mais pourquoi les droitiers sont-ils plus nombreux que les gauchers depuis la nuit des temps ?

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Le développement de la latéralité au stade fœtal

Les enfants n’ont vraiment de préférence qu’à l’âge de quatre ou cinq ans. Ambidextres, ils utilisent aussi bien la main droite que la main gauche. Or, les débuts de latéralité apparaissent au stade fœtal, selon une étude néerlandaise publiée en avril 2024 dans la revue Communication naturelle.

L’explication scientifique se situe lors du développement du cerveau de l’embryon. Vers la huitième semaine de grossesse, l’hémisphère gauche du futur bébé se développe en premier. Or, cet hémisphère dirige les mouvements de la partie droite du corps. En revanche, l’utérus de la mère se développe davantage du côté droit. Contraint d’adopter une position particulière, le fœtus s’habitue à utiliser le bras droit plutôt que le gauche. Pour la neuroscientifique Ghislaine Dehaene-Lambertz, il n’y a rien d’anormal à voir son futur bébé sucer son pouce droit à l’échographie. Dès treize semaines, on remarque cette asymétrie au niveau du pouce, raconte-t-elle sur Je suis intéressé.

La gaucherie, une histoire de famille ou d’éducation ?

L’étude néerlandaise émet une hypothèse sur la contribution de la génétique à la gaucherie. Des asymétries d’anatomie et de fonction sont observées dans le cerveau fœtal. En se basant sur des jumeaux, les chercheurs ont également montré une héritabilité de la gaucherie d’environ 25 %.

Au-delà de la génétique, le mimétisme et l’éducation jouent aussi leur rôle. Un bambin aura tendance à reproduire les gestes droitiers ou gauchers de ses parents. Et lorsque les enfants apprennent à écrire, la disposition des supports en français les encourage à utiliser la main droite. De plus, le français – issu de racines latines et grecques – induit l’écriture de gauche à droite.

Latéralité chez les animaux

Les animaux ont aussi une patte préférée. La latéralisation touche de nombreuses espèces comme les amphibiens, les mammifères et les oiseaux. Une étude anglaise a été réalisée en 2017 sur les chats domestiques. Elle montre une latéralité marquée pour les comportements spontanés, notamment ceux impliquant l’utilisation des membres. Les mâles montrent une préférence pour le côté gauche tandis que les femelles privilégient le côté droit.


Émilie CARTIER pour TF1 INFO

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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