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les créanciers ouvrent la voie au plan de sauvetage

Journée cruciale pour Atos. Alors que les candidats au rachat du groupe informatique français en grave difficulté financière avaient jusqu’à ce soir pour déposer leur offre, un autre jeu, décisif pour le sauvetage d’Atos, se jouait également ce vendredi du côté des créanciers. Des acteurs clés dans la mesure où, dans le cas d’une entreprise en procédure de sauvegarde accélérée, ils disposent d’un droit de veto sur l’option retenue pour le sauvetage d’Atos.  » Ce sont eux qui mènent la danse », confie un proche du dossier.

Atos sauvé ?

Et une bonne nouvelle émergeait ce vendredi soir. Selon nos informations, les créanciers obligataires et les banques qui partagent la dette d’Atos, soit 5 milliards d’euros, se sont mis d’accord pour afficher une position commune. A savoir qu’ils apportent leur soutien à Atos en finançant l’entreprise avec de « l’argent neuf », idéalement auprès d’un actionnaire industriel, mais aussi qu’ils sont prêts à convertir une partie de la dette en capital. Un accord douloureux qui pousse certains à affirmer qu’Atos est sauvé.

Les créanciers ont une idée très précise du profil d’acheteur qu’ils souhaitent pour relancer Atos : « Ils veulent un industriel qui apporte son savoir-faire pour redresser rapidement Atos et restaurer la confiance des clients, explique une personne proche du dossier. Mais qui conserve aussi toute l’envergure du groupe à l’exception des activités régaliennes que l’Etat reprendra, car ils estiment que c’est le meilleur moyen de créer de la valeur. « .

Négociations à venir avec les candidats

En ayant une position commune, les créanciers veulent obliger les candidats à s’aligner sur leur stratégie. Pas besoin de convaincre Onepoint. Dirigée par David Layani, la société, déjà actionnaire à 11% d’Atos, correspond au profil recherché. Il s’engage en effet à maintenir l’envergure du groupe.

Et, alors que sa solidité financière est moindre que celle de Daniel Kretinsky, qui devait déposer une offre selon BFM Business après avoir renoncé en début d’année à racheter la branche Techfoundations, le président de Onepoint a sécurisé les fonds qu’il compte investir dans Atos, et les a confirmés à l’État et aux créanciers. Sur le plan opérationnel, le système à déployer lors de la reprise a été finalisé. Une troisième offre, émanant cette fois de la société américaine Bain, actionnaire du groupe français de services informatiques Inetum (ex-GFI Informatique), était sur le point d’être présentée, selon Les Echos.

Les négociations vont débuter rapidement pour fixer les montants et les conditions de l’apport en capital à court et moyen terme, mais aussi sur la répartition de la dette qui sera convertie en actions et celle qui sera maintenue. Tout cela définira la future structure actionnariale du groupe. Lundi, la direction d’Atos a revu à la hausse les exigences de liquidité et de désendettement nécessaires à la relance du groupe, espérant finaliser son plan de financement d’ici juillet.

Atos cherche beaucoup plus d’argent pour s’en sortir