Là, à Brest Arena, on connaît le prix du silence. C’était un soir de décembre 2023, un soir où Michel avait échoué à la dernière minute, la faute à un virus qui, une fois de plus, leur pourrissait la vie, ces 4 000 fans transpercés, venus voir l’idole lors de sa dernière tournée. . Quatre mois plus tard, le ticket d’alors a une valeur en or : celle du sésame pour ce qui doit être le tout dernier de Michel Sardou.
« Es-tu sûr qu’il est là? » » : la question, posée sous forme de plaisanterie, a fait beaucoup de bruit dans la file d’attente. Jean-Marc se souvient de la frustration du mois de décembre dernier : « J’ai vu la nouvelle sur Facebook, juste avant de quitter la maison, à Mahalon. Ce soir-là, j’ai regardé son concert de 2011 à la télé, tout seul à la maison car ma femme et mes enfants n’étaient pas là. Ce soir, il est venu avec sa sœur Martine. Le troisième de la fratrie, vivant en Angleterre, n’a pas réussi à s’organiser.
Car c’est une histoire de famille, avec Michel, si l’on en croit Claire (47 ans), venue avec sa mère, Claire (68 ans), de Saint-Pol-de-Léon. Comme Angélique (37 ans) qui a offert à sa mère, Marie-France, le plus beau cadeau d’anniversaire pour ses 60 ans. « Cela faisait longtemps que je voulais le voir », murmure celui qui gardera demain le précieux billet comme un trophée.
Un Bruxelles-Brest pour ne pas rater Michel
Les sœurs Eva et Sonia, 33 et 28 ans, n’auront pas cette chance : elles ont atterri en vain avec leur pancarte « À la recherche de places ». Michel, ils l’avaient déjà vu lors de sa précédente tournée, mais ce dernier concert valait bien « l’essayer ». « C’est parce qu’il touche à sa fin », s’amuse Jean, venu « en bateau » de Groix (56).
Peu importe l’âge du capitaine ou les polémiques qui ont accompagné ses récentes sorties : les fans sont là, une fois de plus, une dernière fois. « Nous avons été bercés par ses chansons », confie Morgane, prête pour son cinquième concert avec l’artiste. A ses côtés, Martine affirme : « On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout. Mais il a souvent raison : écoutez, le bac G, je l’ai fait, la dernière génération. Eh bien, c’était définitivement une poubelle.
« Michel, je t’aime ! »
Ils l’ont à peine en poche, à 20 ans, et se sentent un peu seuls au milieu des tempes grises. Mais ils s’en fichent, ces sept de « Plouvorn, Landi, tout ça ». Quentin a pris les billets pour le groupe, « pendant le cours de mathématiques. Nous étions tous connectés, mais il y avait tellement de demande… ». Lise a dû convaincre son maître de stage, dans un cabinet d’avocats à Bruxelles, de la libérer mercredi soir pour qu’elle puisse assister au concert. « Il a été compréhensif : lui-même est un grand fan ! « .
Pas aussi grande, sans doute, que Michelle, originaire de la Pointe Saint-Mathieu, à Plougonvelin. Dans sa main, une rose et quelques mots agrafés : « Michel, fan de toi depuis tes débuts. Je t’aime !!! « . « Je suis au premier rang, j’espère les lui donner personnellement. » La vie est une folie, semble-t-il, et la folie, ça se danse… Avec Michel.