Selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE)*, la demande mondiale de véhicules électriques devrait rester forte en 2024 (malgré un premier trimestre atone). Sur l’ensemble de l’année, la croissance mondiale des VE devrait atteindre 20 % avec 17 millions d’unités vendues (14 millions en 2023). Ainsi, une nouvelle voiture sur cinq immatriculée en 2024 sera électrique. Sans surprise, la Chine, les États-Unis et l’Europe concentrent l’essentiel des demandes.
La Chine, le plus grand marché du monde
La Chine représente le plus grand marché mondial pour les véhicules électriques. En 2024, le marché électrique devrait atteindre 10 millions d’unités, soit 45 % de toutes les ventes de voitures dans le pays. Ceci, grâce à une stratégie politique et commerciale volontariste. L’AEI note qu’en Chine « 60 % des voitures électriques vendues en 2023 étaient déjà moins chères à l’achat que leurs équivalents thermiques. » Bien entendu, il s’agit souvent de petites citadines ou de véhicules compacts, souvent très éloignés des standards automobiles occidentaux. Ça previent. La Chine a fait du véhicule électrique un cheval de conquête industrielle mondiale. Et elle s’en donne les moyens. L’Empire du Milieu est actuellement le seul pays au monde à contrôler toute la chaîne d’approvisionnement depuis le raffinage des terres rares, en passant par la fabrication des batteries jusqu’à la production finale du véhicule.
Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour comprendre que cette révolution de la mobilité automobile profite en priorité aux constructeurs chinois. Selon l’AIE, « ces dernières ont ainsi produit plus de la moitié des voitures électriques vendues dans le monde, alors qu’elles ne représentent que 10 % des ventes de voitures thermiques.. »
L’Europe est en difficulté
Aux États-Unis, les véhicules électriques représentent environ une voiture neuve vendue. Enfin en Europe, »malgré des perspectives globalement médiocres pour les ventes de voitures particulières et la suppression progressive des subventions dans certains pays », les voitures électriques devraient représenter environ une voiture neuve vendue sur quatre en 2024. Il n’en demeure pas moins que depuis le début de l’année, la part de marché des véhicules électriques sur le Vieux Continent a diminué. Les ventes ont chuté de 11,3% en mars 2024, plombées par un marché allemand en baisse de près de 24% sur le mois. En cause, l’arrêt des aides à l’achat de VE.
Malgré tout, dans l’ensemble de l’Europe, au premier trimestre 2024, les ventes de voitures électriques ont augmenté de 3,8 % par rapport aux trois premiers mois de 2023. L’Agence internationale de l’énergie, de son côté, voit la situation positivement. Selon son directeur Fatih Birol « plutôt que de s’essouffler, la révolution électrique mondiale semble se préparer à une nouvelle phase de croissance. » Et de souligner « La vague d’investissement dans la fabrication de batteries suggère que la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques progresse pour répondre aux plans d’expansion ambitieux des constructeurs automobiles.. » Si le marché maintient sa croissance actuelle, l’AIE prédit « que près d’un véhicule sur trois circulant en Chine et un sur cinq aux États-Unis et en Europe devrait être électrique en 2030. »
Deux voitures électriques sur trois en 2035 ?
Selon l’agence internationale, la croissance s’est également accélérée dans certains marchés émergents comme le Vietnam et la Thaïlande (deux pays producteurs d’automobiles), où les voitures électriques représentaient respectivement 15 % et 10 % de toutes les voitures vendues. Et l’AIE pointe les conséquences de la progression mondiale des véhicules électriques pour l’industrie automobile et le secteur de l’énergie.
» Le rythme de la transition vers les véhicules électriques pourrait ne pas être cohérent et dépendra de leur accessibilité », souligne le rapport. À commencer par le développement et l’accès aux infrastructures. « Le nombre de bornes de recharge publiques installées dans le monde a augmenté de 40 % en 2023 par rapport à 2022 et la croissance des bornes de recharge rapides a dépassé celle des bornes de recharge plus lentes. » rapporte l’AIE. Toutefois, pour parvenir à un niveau de déploiement des véhicules électriques conforme aux engagements pris par les gouvernements, les réseaux de recharge devront être multipliés par six d’ici 2035. Si tous les éléments sont réunis, les perspectives émises par l’Agence internationale de l’énergie révèlent qu’un véhicule sur deux les voitures vendues dans le monde devraient être électriques d’ici dix ans. Et « si les engagements annoncés par les pays en matière d’énergie et de climat sont pleinement respectés », deux voitures sur trois vendues dans le monde seraient électriques d’ici 2035.
*Perspectives mondiales des véhicules électriques de l’IAE pour 2024
