Nouvelles

Les municipales en Turquie pourraient dessiner l’affiche de la prochaine présidentielle

Les élections municipales se tiennent ce dimanche 31 mars en Turquie, 61 millions d’électeurs sont appelés aux urnes et l’enjeu dépasse celui d’un vote local.

Publié


Mise à jour


Temps de lecture : 3 minutes

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan avec Murat Kurum, le candidat de l'AKP à la mairie d'Istanbul, le 29 mars 2024. (MUSTAFA KAMACI/ANADOLU/AFP)

Ces élections municipales en Turquie pourraient décider du sort du président Recep Tayyip Erdoğan. Il a nationalisé la question. Il s’est engagé, au soir de l’élection présidentielle, en mai 2023, à reprendre la mairie d’Istanbul à l’opposition. C’est sa ville, celle qui lui a servi de tremplin politique, la capitale économique du pays aussi, un tiers du PIB, une richesse qui suscite l’envie. Et d’ailleurs, c’est lui, le président, qui mène la campagne ici comme dans le reste du pays.

Si son candidat ne parvient pas à reconquérir Istanbul, cela sera interprété comme un échec personnel du président. Et le maire sortant Ekrem Imamoğlu prendra une option sérieuse pour l’élection présidentielle de 2028. Si, en revanche, le candidat de l’AKP l’emporte, Erdogan aura achevé son contrôle sur le pays, lui qui domine l’exécutif, commande le judiciaire et dont le parti dispose de la majorité absolue au Parlement. Le pays n’aura plus de contre-pouvoir à sa dérive antidémocratique, car les grandes villes sont tout ce qui reste à l’opposition.

Les retraités sont une des clés du vote

A Istanbul, qui incarnera en fait l’échec ou la réussite d’Erdogan, le paysage est moins clair qu’en 2019 pour le maire sortant. L’opposition s’est divisée après l’échec de l’élection présidentielle et chaque parti a présenté un candidat. Toutefois, la dispersion des voix, si la bataille est serrée, pourrait coûter cher Ekrem Imamoğlu. Mais pour l’AKP, ce n’est pas encourageant non plus, la crise économique pèse de plus en plus. Ses électeurs espéraient une amélioration après l’élection présidentielle, mais cela n’a pas été le cas ; la pauvreté explose particulièrement parmi les retraités qui sont l’une des clés du vote.

Retraités Il y en a 16 millions en Turquie, soit près d’un quart de l’électorat. Ainsi, en Turquie, certains retraités ont à peine 50 ans, il suffit d’avoir travaillé 20 ans pour avoir droit à une pension. Mais si l’on prend les plus de 65 ans, ils sont huit millions et ils représentent la catégorie la plus défavorisée, avec une pension de base qui correspond à la moitié du seuil de faim. Ils sont très en colère contre Erdogan qui n’a pas augmenté les retraites malgré ses promesses et pourrait le lui faire payer. D’autant qu’ils sont courtisés par tous les partis, notamment un parti islamiste très conservateur qui monte et chasse sur les terres de l’AKP. Le rapport des partis au soir de ces élections municipales entre le parti du président, le Parti républicain laïc d’opposition et le nouveau parti islamiste en dira aussi beaucoup sur le visage de la Turquie pour les années à venir.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page