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L’ONU met en garde contre un « massacre » à Rafah en cas d’opération militaire

-/AFP A Rafah, habitants et réfugiés constatent, impuissants, les derniers dégâts provoqués par les frappes israéliennes sur cette ville du sud de Gaza ce vendredi 3 mai.

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A Rafah, habitants et réfugiés constatent, impuissants, les derniers dégâts provoqués par les frappes israéliennes sur cette ville du sud de Gaza ce vendredi 3 mai.

INTERNATIONAL – Les négociations sont au point mort et le risque d’une opération militaire à Rafah ne diminue pas. Alors que les bombardements israéliens quotidiens sur la bande de Gaza se poursuivent ce vendredi 3 mai, après près de sept mois de guerre, la ville de Rafah ne déroge pas à la règle. De quoi inquiéter profondément les Nations Unies.

Car jeudi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé son ambition de« annihiler » les dernières brigades du Hamas sont présentes, selon lui, dans cette ville du sud de la bande de Gaza.  » Nous ferons le nécessaire pour vaincre et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah. »a-t-il répété, réaffirmant au passage son intention de lancer cette offensive » avec ou sans accord » trêve.

L’ONU a donc mis en garde ce vendredi contre toute action militaire terrestre sur Rafah. Un avertissement partagé sur X par le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« L’OMS est profondément préoccupée par le fait qu’une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à une effusion de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux »» a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Outre le « massacre des civils », une offensive serait « un coup dur pour les opérations humanitaires dans toute la bande de Gaza » parce que Rafah « est au cœur des opérations humanitaires », a prévenu vendredi à Genève le porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke. Il faut dire que la réponse militaire israélienne depuis l’attaque du 7 octobre a poussé près de 1,2 million de Palestiniens vers Rafah.

Des défis dramatiques pour l’aide humanitaire

Jens Laerke a également cité plusieurs exemples d’opérations d’aide menées à Rafah qui pourraient être réduites à néant en cas d’offensive militaire : à commencer par les cliniques médicales et les points de distribution alimentaire. Il évoque également les centres pour enfants souffrant de malnutrition.

Le gardien souligne également qu’à Genève Rik Peeperkorn, un responsable de l’OMS, a assuré qu’un plan d’urgence en cas d’incursion à Rafah était déjà préparé. Mais il a qualifié cette mesure de simple « pansement », estimant que cela ne ferait absolument rien pour empêcher une nouvelle augmentation de la mortalité et de la morbidité en cas d’opération militaire.

Il a également annoncé l’ambition de construire un nouvel hôpital de campagne, tout en reconnaissant que cela restait insuffisant compte tenu des risques de décès. Pour conclure, le responsable onusien a évoqué un dernier point extrêmement préoccupant qu’entraînerait une offensive israélienne à Rafah : la fermeture du passage entre Gaza et l’Egypte à Rafah. Car en cas d’incursion, les opérations d’aide humanitaire ne pourraient pas importer de matériel médical depuis ce passage vers l’Egypte.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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