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Le temps pluvieux pénalise les rendements céréaliers

Dans un champ de blé à Saint-Frajou, près de Toulouse, le 25 juin 2024.

Avec l’excès d’eau de pluie, le moral est au plus bas. Tel pourrait être le constat des céréaliers français, confrontés cette année à une météo trop humide. Ils retiennent leur souffle alors que les vendanges viennent à peine de débuter. Même s’il est encore trop tôt pour connaître le verdict final, les prévisions sont plutôt moroses. Ainsi, Arvalis et Intercéréales anticipent une baisse de 13 % du rendement du blé tendre par rapport à 2023 à 64 quintaux par hectare, selon les données publiées vendredi 5 juillet.

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Par rapport à la moyenne décennale, la baisse est de 11%. Point positif toutefois, la teneur en protéines du grain serait stable à 11,6%. Ce critère est surveillé de près car il conditionne la qualité boulangère du blé tendre et son accès aux marchés d’exportation. « Cette récolte 2024, combinée aux stocks de fin de saison, permettra à la filière céréalière française d’assurer la souveraineté alimentaire de notre pays et de nombreux pays dans le monde. »assure Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales.

Le ministère de l’Agriculture s’était de son côté penché sur l’orge d’hiver à la mi-juin et tablait à ce stade sur une baisse de la production de 11% sur un an, à 8,6 millions de tonnes. Les moissonneuses-batteuses sont entrées en action dans les champs d’orge d’hiver la dernière semaine de juin. Au moment même où le soleil faisait enfin son apparition.

« Un cocktail perdant »

« Il y a deux mois, nous pensions être largement en avance sur le calendrier et finalement les vendanges commencent à des dates normales »« Le calendrier est le même pour les blés meuniers, dont la collecte devrait débuter entre le 10 et le 15 juillet », note Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé des grandes cultures de FranceAgriMer et céréalier de la Marne.

« Le temps a été vraiment mauvais, avec un cocktail perdant de manque de lumière, d’excès d’eau et de pression des maladies »prévient Arthur Portier, analyste au cabinet Argus Media France (ex-Agritel) et céréalier entre Seine-et-Marne et Oise, qui se prête lui aussi à l’exercice de la prévision : « Nous prévoyons une baisse des rendements de l’orge d’hiver de près de 15 % par rapport à 2023. Cela représente 6 tonnes par hectare contre 7 tonnes un an plus tôt. » Quant à la production de blé, il avait estimé en mai qu’elle serait inférieure à la barre des 30 millions de tonnes, contre 34,6 millions de tonnes en 2023.

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« 2024 ne sera pas l’année du siècle »ajoute M. Piétrement, qui souligne « une hétérogénéité très forte, avec des zones où les rendements seront très bons et d’autres où ils seront catastrophiques », avant de conclure : « Dans l’ensemble, je dirais que nous allons vivre une mauvaise année, mais que nous ne sommes pas à l’abri de bonnes surprises. »

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Cammile Bussière

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