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Le Qatar est en train de «réévaluer» sa médiation entre Israël et le Hamas

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al-Thani à Doha, le 17 avril 2024.
KARIM JAAFAR / AFP

Ce pays du Golfe a récemment réagi avec colère à une déclaration d’un représentant démocrate américain qui l’appelait à faire pression sur le Hamas, la qualifiant de « non constructive ».

Le Qatar est en train de « réévaluer » sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré mercredi le premier ministre de ce pays du Golfe qui joue un rôle de premier plan dans les négociations pour une trêve dans la bande de Gaza.

« Nous sommes en train de procéder à une réévaluation globale de notre rôle »a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe de Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani avec son homologue turc Hakan Fidan.

Colère

Il a estimé qu’il y avait « une attaque contre le rôle du Qatar » et que son pays prendrait « le moment opportun, une décision » sur la poursuite ou non de son implication dans les négociations visant notamment à obtenir une trêve entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, en guerre depuis plus de six mois dans la bande de Gaza. Le Qatar a récemment réagi avec colère à une déclaration du représentant démocrate américain Steny Hoyer l’appelant à faire pression sur le Hamas, le qualifiant de « non constructif ».

M. Hoyer a déclaré que le Qatar devrait signaler au Hamas que « répercussions » s’ensuivrait si le groupe palestinien bloquait le « progrès » vers un cessez-le-feu temporaire et la libération des otages détenus à Gaza. De son côté, M. Fidan a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de vouloir entraîner le Moyen-Orient dans la guerre. « pour rester au pouvoir ». « Il est évident que (Benjamin) Netanyahou essaie d’entraîner la région dans la guerre pour rester au pouvoir »a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères.

M. Fidan a jugé « persistant » le risque que le conflit à Gaza ne s’étende à la région. « Nous allons redoubler d’efforts pour mettre fin à cette guerre », a-t-il ajouté à l’issue d’un entretien avec Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani. M. Fidan a également indiqué qu’il avait parlé « trois heures » lors d’un entretien mercredi à Doha avec le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh et des membres du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, notamment au sujet des pourparlers en faveur d’un cessez-le-feu.

M. Haniyeh doit être reçu ce week-end en Turquie par le président turc Recep Tayyip Erdogan, l’un des dirigeants les plus critiques à l’égard d’Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

L’attaque a fait 1.170 morts, en majorité des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été kidnappées et 129 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon les autorités israéliennes. Israël s’est engagé à détruire le Hamas et a mené une offensive dans la bande de Gaza, où 33 899 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien. Des chiffres impossibles à confirmer en l’état.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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