Le ministre Laurent Saint-Martin met en garde contre « le projet de loi de censure »
Malgré les menaces de censure des textes budgétaires, le ministre chargé du Budget a déclaré que le gouvernement ne fera pas de nouvelles concessions envers le Rassemblement national.
Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Budget, a mis en garde contre « le projet de loi de la censure », alors que le gouvernement est en pleine crise politique sur son projet de budget. Jeudi, Michel Barnier a renoncé à augmenter les taxes sur l’électricité, dans l’espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas censurer le gouvernement, mais « des lignes rouges demeurent » pour le parti lepéniste.
Dans un entretien au Parisien ce samedi 30 novembre, Laurent Saint-Martin a estimé que l’absence de budget équivalait à « perdant, perdant, perdant ». Selon lui, « un compromis n’est pas un chantage : il ne peut y avoir d’ultimatum ».
« Nous avons été responsables, tout le monde doit désormais être responsable. La situation est trop grave», a-t-il poursuivi à l’attention du Rassemblement national.
Des lignes rouges subsistent pour le RN
« Si nous renouvelons le budget 2024, nous inclurons automatiquement 380 000 foyers français supplémentaires dans l’impôt sur le revenu car le barème n’aura pas suivi l’inflation et 17 millions de foyers paieront également davantage », a-t-il déclaré. détaillé.
Il a également précisé que l’Etat devrait également « renoncer à de nouvelles mesures fiscales : taxation des rachats d’actions, contribution des grandes entreprises, contribution sur les très hauts revenus ».
Pour tenter d’échapper à la censure que le Rassemblement national menace de voter avec la gauche, le gouvernement a annoncé jeudi qu’il renoncerait à augmenter significativement les taxes sur l’électricité, une nouvelle concession majeure sur son budget pour 2025.
Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité de cette « victoire », mais a ajouté que « des lignes rouges demeurent » pour son parti. Le gouvernement doit également renoncer au « déremboursement supplémentaire des médicaments », réduire drastiquement l’aide médicale d’État « coûteuse » aux étrangers sans papiers (AME), mettre en place « un moratoire sur toute nouvelle création ou augmentation d’impôts et taxes » et engager » un sérieux durcissement migratoire et pénal », a-t-il détaillé.