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Le Kazakhstan et le sud de la Russie submergés par des inondations exceptionnelles

Des sauveteurs évacuent les habitants de la partie inondée de la ville d'Orsk, dans la région russe d'Orenbourg, au sud-est de la pointe sud des montagnes de l'Oural, le 8 avril 2024.

Le pire n’est pas encore arrivé à Orsk, la deuxième ville de la région russe d’Orenbourg, mais la situation est déjà  » critique « , selon les autorités. Avant même le pic des inondations, attendu vers le mercredi 10 avril, plus de dix mille logements étaient déjà sous les eaux, soit le pire bilan observé dans ce secteur depuis cent ans.

Les régions sibériennes de Tioumen et Kourgan, mais aussi celle de Samara, dans la Volga, sont à leur tour touchées ou menacées par la montée des eaux. Les deux premiers ont déclaré l’état d’urgence lundi 8 avril. Au Kazakhstan voisin, le président Kassym-Jomart Tokaïev mentionné  » le pire (inondations) depuis quatre-vingts ans ». Partout, le diagnostic est le même : aux intempéries s’ajoutent les effets de la fonte des neiges et des glaces, particulièrement abondante et rapide en 2024, avec une hausse brutale des températures.

À Orsk, 220 000 habitants, ce tableau est aggravé par la rupture des digues protégeant la ville des inondations des fleuves Oural et Or. Des quartiers entiers se sont retrouvés sous les eaux en quelques heures. Des images filmées par la télévision officielle ou par les habitants eux-mêmes montrent des maisons individuelles immergées jusqu’au toit dans des eaux boueuses. L’eau potable manque et les hôpitaux ont suspendu une partie de leurs activités.

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Lundi, une nouvelle digue a cédé dans le village de Lesotorgovy, la troisième depuis vendredi. L’ampleur des inondations dépasse largement les scénarios de rupture sur lesquels se basaient les autorités, selon des documents étudiés par le média en exil Agenstvo.

Lacunes en matière de prévention

La ville de Novotroitsk et la capitale régionale, Orenbourg, ont été à leur tour touchées ce week-end, et là aussi le pic n’a pas encore été atteint. Dans toute la région, où l’état d’urgence fédéral a été déclaré, 6 000 personnes ont jusqu’à présent été évacuées dans 77 localités, avec l’aide de volontaires. Quatre décès avaient été initialement signalés, mais leur lien avec les inondations a été nié par les autorités locales.

La méfiance des habitants de la région est pourtant perceptible sur les réseaux sociaux. La colère vise notamment le ministre des Situations d’urgence, Alexandre Kourenkov, qui a expliqué à la télévision que des instructions d’évacuation avaient été données une semaine avant les inondations mais que la population ne voulait pas y croire. Trois jours avant la rupture des digues, le maire d’Orsk réaffirmait qu’aucune menace ne pesait sur ces ouvrages ; et les évacuations n’ont réellement commencé que quelques heures avant le désastre. Quelques centaines de personnes ont réclamé la démission de l’élu devant la mairie lundi, selon des médias locaux cités par l’Agence France-Presse.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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