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Le gouvernement promet des conditions « drastiques » pour encadrer le rachat

Interrogé sur RMC ce vendredi 19 avril, Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie et à l'Energie, a dit « regretter » la vente de la société Biogaran.
Capture d’écran du RMC Interrogé sur RMC ce vendredi 19 avril, Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie et à l’Energie, a dit « regretter » la vente de la société Biogaran.

Capture d’écran du RMC

Interrogé sur RMC ce vendredi 19 avril, Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie et à l’Energie, a dit « regretter » la vente de la société Biogaran.

SANTÉ – Mettre des obstacles sur le chemin des acheteurs étrangers potentiels. Interrogé sur RMC ce vendredi 19 avril, Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, a déclaré  » regretter «  la cession de la société Biogaran par les laboratoires Servier. Le numéro un français des médicaments génériques, qui emploie 8 600 personnes, a suscité l’intérêt de quatre acheteurs, dont deux acheteurs indiens, ce qui ouvre la voie à une délocalisation de la production et à des suppressions d’emplois.

 » J’ai clairement indiqué aux laboratoires Servier que je ne souhaitais pas qu’ils commercialisent du Biogaran », dit Roland Lescure, comme vous pouvez l’entendre dans le clip ci-dessoussans toutefois parvenir à convaincre le géant pharmaceutique de conserver sa filiale sous pavillon français.

« Ce qui m’énerve le plus, c’est que depuis des mois on met en place une politique volontariste pour faire venir en France les grands laboratoires pharmaceutiques, Pfizer, Astra Zeneca, Novo Nordisk, ils viennent en France et « c’est le moment où le laboratoire Servier a choisi de vendre (…)”a observé Roland Lescure, soulignant l’importance du maintien des sites de production en France.

Se disant prêt à recevoir des acheteurs dans son bureau, il poursuit : « Je serai extrêmement ferme et examinerai toutes les conditions qui peuvent être imposées dans une transaction, sur deux dimensions importantes : la fourniture de médicaments aux Français, et la production en France »tout en précisant que « pour l’instant, il n’y a pas de transaction, il n’y a pas d’offre, il n’y a pas de proposition ».

Inquiétudes face aux pénuries de médicaments

La tête de liste écologiste pour les élections européennes, Marie Toussaint, a réagi à l’éventuelle vente de Biogaran. « Il faut un droit de préemption européen pour éviter les délocalisations »a expliqué l’eurodéputé lors d’une conférence de presse.

« La question n’est pas de savoir si nous favorisons la France ou la Roumanie, mais comment recréer des capacités de production de médicaments en France et en Roumanie, en Pologne et au Portugal »a-t-elle détaillé, rappelant que les écologistes sont un parti « fédéraliste ». Elle s’est également prononcée sur le fait «pour constituer des stocks stratégiques au niveau européen» et pour la création « d’un service public européen du médicament ».

Servier a mis en vente Biogaran fin 2023 et deux acheteurs indiens ont rapidement manifesté leur intérêt. Force motrice derrière cette décision, selon Les échos, le caractère particulièrement peu rentable de la production de médicaments génériques en France. Il s’agit en fait de traitements tombés dans le domaine public et donc vendus moins cher que leurs versions brevetées.

Ces rumeurs de ventes ne sont pas nouvelles, ayant déjà donné lieu à un article dans le magazine Les Informés en décembre. Et rien n’est officiel : interrogés par l’AFP, les laboratoires Servier ont assuré jeudi que« pas de décision » n’a pas inventé l’avenir de Biogaran, tout en rappelant leur intention de « Maximiser le potentiel » de leurs activités.

Comme souvent, en cas de cession à un groupe étranger, les inquiétudes se portent sur les risques de délocalisation et de pertes d’emplois en France. Le groupe, qui compte lui-même 240 salariés, joue essentiellement un rôle important à travers ses sous-traitants avec 8 600 emplois à la clé. Et l’enjeu est encore plus grand compte tenu du contexte persistant de pénurie de médicaments, surtout à l’heure où l’exécutif a fait du rapatriement de la production un projet cardinal. Depuis plusieurs années, il est devenu difficile de trouver certains traitements, parfois très courants, en pharmacie.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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