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Les voitures électriques chinoises à moins de 20 000 euros devraient arriver en France cette année

Le salon automobile de Pékin fermera ses portes samedi après avoir affiché les ambitions très claires des constructeurs chinois. Outre la grande vague de véhicules électriques, quasi-seuls modèles présentés dans les allées du Salon, on a vu le géant de la Tech Xiaomi lancer son tout premier véhicule, ou encore des constructeurs chinois traditionnels à la recherche d’un modèle de distribution tangible.

Surtout, plusieurs constructeurs chinois ont présenté des modèles très compétitifs, entre 7 000 euros et 12 000 euros en Chine. C’est le cas par exemple de BYD via son Seagull, qui devrait arriver en France l’année prochaine, selon le vice-président du groupe. Autres modèles visibles : le Wuling Bingo lancé en mars 2023 en Chine ou encore le T03 de Leapmotor, le partenaire de Stellantis.

Ce dernier avait en effet annoncé l’acquisition de 20% de la société chinoise, déclarant qu’il préférait « profiter de l’offensive chinoise » sur électrique « plutôt que d’être une victime « . C’est d’ailleurs cette T03 qui pourrait arriver sur le marché le plus rapidement et dès cette année, puisque Stellantis et Leapmotor devraient faire des annonces dans les prochaines semaines sur le sujet. Une petite citadine électrique à moins de 20 000 euros, qui concurrencerait La Dacia Spring de Renault, également fabriquée en Chine et ne bénéficiant pas du bonus écologique de 4 000 euros à l’achat.

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Des modèles légèrement en dessous des constructeurs européens

Globalement, les petites voitures chinoises devraient se situer un peu en dessous des constructeurs européens, entre 17 000 euros et 20 000 euros.

« Les entreprises chinoises ne je ne semble pas vouloir détruire leurs marges. Les prix actuels sont légèrement inférieurs prix des constructeurs européens pour gagner des parts de marché et tester la réaction des consommateurs face aux véhicules chinois », explique Alexandre Marian, directeur associé chez AlixPartners.

Les modèles chinois sont ainsi vendus deux fois plus chers en Europe que sur le marché chinois, où la concurrence est trop rude pour réaliser des marges significatives. Dans tout, Il existe 129 marques de véhicules électriques en Chine, mais seulement 20 d’entre elles ont réussi à atteindre une part de marché intérieure de 1 % ou plus, selon les données de Bloomberg.

Aussi, BYD, Leapmotor et autres doivent ajouter les frais de transport ainsi que les taxes à l’importation, soit un surcoût d’environ 35 %.

Les services après-vente sont essentiels

Et ce, avant la construction d’usines en Europe, prévue par BYD, MG ou, plus récemment, le constructeur Chery en Espagne. Car la production de véhicules sur le Vieux Continent pourrait encore faire baisser les coûts.

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Mais le prix attractif ne constituera pas un avantage suffisant. Dans la dernière enquête AlixPartners, si le prix reste l’un des principaux freins à l’acquisition de véhicules électriques – pour un tiers des sondés – la part des inquiétudes quant au manque de services associés augmente.

 » Pour les concessionnaires, l’essentiel marges d’une voiture se fait sur les services et les pièces de rechange. Le défi des constructeurs chinois c’est aussi proposer un service après-vente réactif », raconte Alexandre Marian.

Une difficulté dont se plaignent actuellement les utilisateurs de Tesla, qui regrettent d’avoir leur véhicule immobilisé plusieurs mois lors d’un changement de pièce. Leapmotor avec son T03 pourrait ainsi avoir une longueur d’avance sur ce point puisqu’il s’appuierait sur le réseau de service Stellantis.

Des discussions pour limiter leur venue

L’arrivée de ces petits véhicules électriques chinois constitue l’une des plus grandes inquiétudes des constructeurs européens, qui peinent à faire baisser le coût de leurs voitures. Plusieurs mesures sont actuellement envisagées côté européen, notamment l’augmentation des taxes sur les importations de voitures chinoises, qui passeraient de 10% à 20%.

D’ailleurs, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont évoqué la Chine jeudi soir, lors d’un dîner informel à Paris, pour « aligner leurs positions » avant la visite d’Etat en France du président chinois Xi Jinping, a indiqué vendredi à l’AFP l’entourage du chef de l’Etat français. L’opportunité de coordonner les décisions stratégiques pour l’avenir de l’industrie automobile européenne. Des annonces sont attendues dès lundi matin à ce sujet.