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Le gouvernement de Justin Trudeau survit à une motion de censure

Justin Trudeau demeure premier ministre du Canada. Au terme d’un débat animé, 211 députés ont voté contre la motion du Parti conservateur et 120 pour, évitant ainsi le déclenchement d’élections parlementaires anticipées au Canada.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a sévèrement critiqué le gouvernement de Justin Trudeau dans un discours mardi, affirmant qu’il était incapable de faire face à la hausse du coût de la vie, à la crise du logement et à la criminalité, alors que la dette nationale a doublé.

Le conservateur, qui a le vent en poupe dans l’opinion publique selon les derniers sondages, est à l’origine de cette motion qui intervient à un moment où Justin Trudeau est en position de faiblesse et où des élections législatives doivent se tenir d’ici la fin octobre 2025.

Période délicate pour Trudeau

Au pouvoir depuis neuf ans, le Parti libéral de Justin Trudeau enchaîne les revers politiques depuis le début de l’été. Le premier ministre canadien a notamment perdu il y a quelques semaines le soutien de son principal allié de gauche, qui a mis fin à l’entente politique visant à le soutenir. Aux urnes, son parti a aussi récemment perdu des sièges dans certains de ses bastions.

Mais pour cette motion de censure au Parlement, les conservateurs n’ont pas réussi à obtenir le soutien des deux autres partis d’opposition, nécessaire pour faire tomber le gouvernement. Ils ont annoncé leur intention de déposer jeudi une deuxième motion de censure, dont le vote aura lieu la semaine prochaine.

La Chambre des communes du Canada compte actuellement 153 députés libéraux, 119 conservateurs, 33 députés du Bloc québécois, 25 députés du NPD, deux verts et quatre indépendants.

Poilievre en dynamique

Le Bloc québécois, parti indépendantiste, a menacé mercredi de ne plus soutenir les libéraux de Justin Trudeau à compter du 29 octobre si deux projets de loi qu’il a proposés ne sont pas adoptés d’ici là.

Selon un récent sondage, les conservateurs devancent largement les libéraux, avec 45% des intentions de vote au niveau national contre 25%. Provocateur, adepte des phrases chocs et chantre d’un discours anti-establishment, le populiste Pierre Poilievre n’a cessé de gagner du terrain ces derniers mois.

S’il est élu Premier ministre, il promet de mettre en place « un plan raisonnable pour supprimer la tarification du carbone », pour « construire des logements, redresser le budget et mettre fin à la criminalité ».

Une trêve jusqu’au printemps ?

Dans un moment difficile, le premier ministre Justin Trudeau, qui reçoit mercredi le président français Emmanuel Macron, a reconnu que les Canadiens traversaient « une période très difficile » dans une interview au Late Show de Stephen Colbert. « Les gens souffrent. Ils ont du mal à acheter de la nourriture, à payer leur loyer, à faire le plein d’essence » et ils « envisagent un changement », a-t-il déclaré, tout en assurant vouloir « continuer à se battre ».

La plupart des analystes estiment cependant que son gouvernement devrait pouvoir durer jusqu’au printemps 2025, car les petits partis ont besoin de temps pour se préparer à de nouvelles élections et le pays n’organise traditionnellement pas d’élections en hiver en raison du climat.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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