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Le diplomate Luis Vassy nommé directeur

Après des mois de crise à la tête de Sciences Po Paris et une procédure lancée en mai, les deux instances dirigeantes du prestigieux établissement ont nommé vendredi 20 septembre Luis Vassy, ​​un diplomate de 44 ans, comme nouveau directeur.

Ancien normalien et élève de l’ENA, élève de la promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA, Luis Vassy dirige depuis 2022 le cabinet des ministres des Affaires étrangères successifs, Catherine Colonna puis Stéphane Séjourné, après avoir été ambassadeur de France aux Pays-Bas.

Il a été acclamé vendredi par le conseil d’administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l’instance qui chapeaute l’école (délégués du personnel, représentants des enseignants, représentants des étudiants…), recueillant 19 voix sur les 25 votants, selon un message de Sciences Po envoyé en interne et dont l’AFP a obtenu copie.

Selon des sources internes, l’universitaire Rostane Medhi, 58 ans, seul autre candidat encore en lice, a obtenu trois voix.

Contacté, Luis Vassy a déclaré : « infiniment honoré par le choix » faite par les organes directeurs et a « J’ai hâte de servir une institution dont la France a toutes les raisons d’être fière ».

Dans son projet de candidature, le Franco-Uruguayen de 44 ans estime que l’établissement, qui connaît une vie tumultueuse depuis plusieurs années, doit rénover son image, son projet, sa gouvernance et son financement, avec l’Europe « dans le coeur ».

Une succession de crises de gouvernance

Cette nomination devrait mettre un terme aux crises de gouvernance à répétition, dont le dernier épisode a été la démission en mars de son ancien directeur Mathias Vicherat, traduit devant la justice avec son ex-compagne dans une affaire de violences conjugales.

Depuis, Sciences Po est dirigée par l’ancien directeur général de Pôle emploi Jean Bassères, nommé administrateur provisoire.

Cette crise n’est pas la première pour Sciences Po, qui accumule depuis plusieurs années les déboires et les scandales autour de ses dirigeants.

Mathias Vicherat succède ainsi en novembre 2021 à Frédéric Mion, contraint à la démission pour avoir dissimulé des soupçons d’inceste visant Olivier Duhamel, alors président de la Fédération nationale des sciences politiques (FNSP), qui chapeaute l’école.

Frédéric Mion succède lui-même à Richard Descoings, décédé accidentellement en 2012 dans une chambre d’hôtel à New York.

Mobilisations pro-palestiniennes

Sciences Po est également secouée depuis des mois par des polémiques liées aux mobilisations d’étudiants pro-palestiniens.

L’occupation d’un amphithéâtre par des étudiants en mars, qui avait donné lieu à des accusations d’antisémitisme, avait suscité une polémique et entraîné une visite sur place du Premier ministre Gabriel Attal, ancien élève de cette « école d’élite ».

La Grande École a ensuite été le théâtre de plusieurs mobilisations d’étudiants pro-palestiniens au printemps, suivies d’interventions policières. Sciences Po a annoncé début septembre des mesures pour « une meilleure formation » ses élèves sur le conflit israélo-palestinien, un sujet que le futur directeur connaît très bien.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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