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Le Conseil de sécurité va examiner la demande d’adhésion à l’ONU de la Palestine

Le Conseil de sécurité a promis d’examiner la candidature palestinienne d’ici fin avril 2024. En 2011, une précédente demande avait avorté à huis clos. C’est la première fois que l’approche palestinienne atteint ce stade. Une décision «  historique » pour l’ambassadeur palestinien, fermement dénoncé par son homologue israélien.

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Avec notre correspondant à New York, Carrie Nooten

L’Autorité palestinienne ne dispose actuellement que d’un siège d’un État observateur non membre auprès de l’ONUmais elle espère profiter de l’émotion suscitée par les bombardements de Gaza pour devenir membre à part entière. Elle espère «  prendre la place qui lui revient au sein de la communauté internationale », a expliqué, lundi 8 avril, l’ambassadeur Riyad Mansour, alors qu’un peu plus tôt, son homologue israélien Gilad Erdan avait critiqué avec virulence la décision du Conseil de sécurité deONU d’examiner la demande palestinienne. Cela seul est déjà un « la victoire » pour ceux qui ont commis et soutenu les attentats du 7 octobre, selon lui.

Dans un premier temps, les quinze membres du Conseil de sécurité se réuniront au sein d’un comité d’examen des membres à huis clos. Et puis d’ici fin avril, il y a de fortes chances, compte tenu du contexte actuel, que le Conseil doive se prononcer, voter, pour savoir s’il est pour ou contre cette adhésion des Palestiniens. Le Conseil devrait accepter neuf voix pour et aucune veto d’un membre permanent.

Si le Conseil vote une recommandation positive, celle-ci doit alors être validée par un vote à la majorité des deux tiers lors de l’Assemblée générale. Mais il y a fort à parier que les États-Unis s’opposeront à leur veto et que le Conseil de sécurité ne peut émettre aucune recommandation. Le processus s’arrêterait alors là.

UN veto difficile à gérer

Car même si Joe Biden a dit et réitéré qu’il était pour la solution à deux États, la position de la Maison Blanche n’a pas changé depuis 2011. Même si l’ambassadeur a réitéré lundi son soutien à la solution à deux États, un précédent accord bilatéral un accord entre les deux pays est absolument nécessaire, selon elle. Mais il s’agit pour l’instant d’une mission impossible, puisqu’Israël est opposé à la solution à deux États.

Et puis l’administration Biden pourrait aussi avoir les mains liées par une loi américaine qui supprime tout financement de l’ONU si le Conseil accepte un État palestinien – c’est ce que a rappelé la mission américaine auprès de l’ONU.

Ce n’est pas la première fois qu’une demande d’adhésion est bloquée au Conseil de sécurité. Pendant la guerre froide, les États-Unis et l’Union soviétique ont bloqué à plusieurs reprises l’entrée des pays alliés de l’autre bloc. D’ailleurs, le dernier vetoqui remonte à 1976, était américaine, lorsque Washington a bloqué l’entrée au Vietnam.

La demande palestinienne a également été bloquée en 2011, mais l’Autorité palestinienne n’a pas voulu dénoncer Washington en le poussant à veto il y a douze ans. Elle avait plutôt négocié son siège d’observateur. Mais désormais, après 33 000 morts en six mois de guerre selon le Hamas, l’administration Biden va se retrouver exposée, avec moins d’alliés qu’à l’époque, et il n’est pas sûr que la communauté internationale comprenne son attitude. Joe Biden joue certainement plus grand qu’il ne le pense dans ce dossier.


Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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